Cette dernière année, la présence d’universitaires et chercheurs italiens à Visoko est devenue de plus en plus perceptible. Cette tendance a commencé à l’automne dernier avec l’arrivée de Sara Acconci, diplômée d’archéologie de l’Université de Milan, ce qui semblait annoncer l’avènement d’une approche plus professionnelle et scientifique - sans aller toutefois jusqu’à remettre en question le fondement même de la validité de l’ensemble du projet - en lieu et place du manque d’organisation des années précédentes et des bouleversements entraînés par la rotation rapide du personnel de la Fondation. Sur le site se trouve également Riccardo Brett, diplômé d’archéologie de l’Université de Venise, aux vues assez stimulantes sur la géologie. Mais l’universitaire italien le plus important venu à jouer un rôle à Visoko durant l’année passée est probablement le professeur Paolo Debertolis, odontologiste de l’Université de Trieste. Bien que non rattachés officiellement à la Fondation de la Pyramide de Bosnie de M. Osmanagic, le professeur Debertolis et divers collègues universitaires et scientifiques, essentiellement italiens, ont formé un groupe appelé SBRG (It). Il s’agit d’un groupe de recherche informel dont le propos affiché est, non de remplacer la Fondation de M. Osmanagic, mais de travailler de manière complémentaire, ou supplémentaire, à ses côtés. Debertolis a maintenant clairement établi que le SBRG reçoit apparemment une forme de soutien de l’Université de Trieste elle-même, bien qu’il soit difficile, en ces temps économiquement incertains, d’être assuré de la pérennité de ce type de soutien. En dépit de ces incertitudes, cependant, un article récent (It) sur le site "Runa Bianca" (pp. 35 à 40) fait le point sur les travaux et réalisations du SBRG depuis un an, et envisage ce qui pourrait suivre.
Le SBRG à Visoko
Debertolis commence par une description de la zone en général et du contexte archéologique supposé dans lesquels le SBRG travaille :
« Spesso con piramidi di Bosnia si intende un numero notevoli di siti a diverso stadio di avanzamento degli scavi. »
« Quel che però appare sempre più evidente è che la Valle di Visoko ha ospitato una grande civiltà in Epoca Neolitica in grado di disporre della tecnologia e la forza di costruire strutture monumentali. »
(« La phrase "pyramides de Bosnie" est souvent utilisée pour désigner un nombre significatif de sites à divers stades d’avancement des fouilles. »
« Mais il semble de plus en plus évident que la Vallée de Visoko a accueilli à l’époque Néolithique une grande civilisation disposant de la technologie et des moyens de construire des structures monumentales. »)
Debertolis prend acte des derniers résultats de datation au carbone 14 qui semblent confirmer l’ancienneté du site :
« Per ora abbiamo un punto di riferimento dal punto di vista della datazione per quanto riguarda la Piramide della Luna che sembra risalire a 10.350 anni fa (+- 50 anni). Un campione di legno posto al di sotto della pavimentazione dello strato più profondo nel sondaggio di scavo n. 20 ha fornito questo risultato. »
(« Nous avons maintenant un point de référence pour la datation de la Pyramide de la Lune, qui date apparemment de 10 350 ans (+ - 50 ans). Ce résultat provient d’un échantillon de bois trouvé à la base de la couche la plus profonde dans le sondage n°20. »)
L’auteur met ensuite l’accent sur un aspect des recherches auquel lui et ses collègues ont consacré beaucoup de temps et de ressources ces derniers mois - la recherche sur les ultrasons :
« Ma le strutture della Civiltà di Visoko non solo sono l’esempio di un’abile capacità costruttiva, ma anche rappresentative di una tecnologia la cui memoria è stata persa nel tempo. Ne è un esempio le ricerche che da oltre sei mesi eseguiamo nel campo degli ultrasuoni che sembrano permeare queste strutture e la cui origine per ora non ci è conosciuta. »
(« Mais les structures construites par la Civilisation de Visoko ne sont pas seulement la preuve de leur capacité et de leur habileté à construire ; elles sont aussi représentatives d’une technologie dont la mémoire s’est perdue dans le temps. Un exemple en est la recherche que nous menons depuis six mois dans le domaine des ultrasons qui semblent imprégner ces structures, et dont l’origine est pour l’heure inconnue. »)
Debertolis fournit une description détaillée de quelques uns des phénomènes rencontrés par lui-même et ses collègues (un exemple d’une session d’enregistrement sur le terrain peut être vu ici) :
« È abbastanza noto ormai che un fascio di ultrasuoni esca dalla Piramide del Sole e punti verso lo spazio con caratteristiche molto peculiari. Si tratta di una frequenza audio, ossia meccanica, nella banda degli ultrasuoni con una frequenza di circa 32.000 Hz di media. La frequenza di trasmissione è contraddistinta da una portante costante ed una modulazione sovrapposta con caratteristiche di irregolarità molto curiose, molto simili ad una trasmissione radio. »
(« Il est maintenant assez connu qu’un faisceau d’ultrasons aux caractéristiques très particulières émane de la Pyramide du Soleil et pointe vers l’espace. Il s’agit d’une fréquence audio, donc mécanique, dans la bande des ultrasons, avec une fréquence moyenne de 32 000 Hz. La fréquence de transmission est caractérisée par une porteuse constante et une modulation superposée avec des caractères d’irrégularité très curieux, très semblables à une transmission radio. ») [1]
Le professeur mentionne également des études faites à Visoko par d’autres chercheurs, tels que l’équipe croate dirigée par Slobodan Mizdrak ; ou un investigateur serbe, Goran Marjanovic, intéressé essentiellement par l’électromagnétisme. Le résultat de ces recherches amène Debertolis à conclure que de tels phénomènes sont d’une certaine façon liés à l’ancienne civilisation de Visoko.
Debertolis revient ensuite sur le sujet des fouilles sur les pyramides elles-mêmes. Bien que les opérations soient suspendues pour le moment sur la Pyramide du Soleil, le travail progresse sur la Pyramide de la Lune. Et, contrairement aux affirmations selon lesquelles les fouilles étaient au départ prévues pour se terminer en 2012, le professeur et ses collègues les imaginent continuer indéfiniment, peut-être pendant des siècles. D’autres activités auxquelles le SBRG a pris part comprennent des recherches sur les "mégalithes" dans le tunnel de Ravne, et sur des artefacts censés avoir été découverts au même endroit. Entre autres choses, Debertolis prétend qu’il y a des preuves montrant que la date de première occupation des tunnels doit être antérieure à 5 000 ans :
« … i tunnel sono stati abitati fino a 5.000 anni fa come provato dai residui carboniosi al C14 presenti all’ingresso dei tunnel. »
(« ... les tunnels étaient habités jusqu’à il y a 5000 ans, comme en témoignent les résidus de carbone 14 présents à l’entrée des tunnels. »)
Dans l’ensemble, Debertolis et ses collègues pensent pouvoir se féliciter d’avoir apporté une contribution significative aux efforts visant à jeter un peu de lumière sur la civilisation disparue de Visoko. Le lecteur se souvient sans doute que cette ancienne civilisation est supposée avoir fleuri il y a des millénaires, avant de disparaître mystérieusement, laissant peu de traces en dehors de structures monumentales énigmatiques associées à des tunnels, et de sources d’énergie mystérieuses. Le SBRG sera-t-il de ceux qui dévoileront des informations sur les diverses formes de technologies anciennes et oubliées laissées par ce peuple disparu, informations qui pourraient révolutionner notre compréhension de l’histoire ancienne ? L’initiative italienne réussira-t-elle là où les recherches précédentes ont échoué ?
Avant d’en venir à une quelconque conclusion là-dessus, il serait sans doute avisé de jeter un nouveau coup d’oeil aux preuves offertes à l’appui des allégations faites dans l’article.
Une science ancienne ?
Commençons par l’annonce faite par Debertolis que Visoko et ses "pyramides" étaient à l’évidence le foyer d’une ancienne civilisation. Comme cela a été maintes et maintes fois rappelé, des géologues de renom qui ont étudié, et dans certains cas visité, le site, ont conclu que la soi-disant Pyramide du Soleil était d’origine naturelle. De plus, il n’y a aucune évidence archéologique fiable permettant d’affirmer que les petits groupes de chasseurs-cueilleurs - seules communautés humaines connues pour avoir vécu sur le territoire de la Bosnie il y a 12 000 ans - possédaient les connaissances en génie civil et les ressources nécessaires pour pouvoir ériger des constructions monumentales de la taille de la prétendue "pyramide", ou même simplement modeler ne serait-ce que le sommet de la colline existante de Visocica en une forme pyramidale [2]. Il n’y a non plus aucune preuve, contrairement à ce qu’affirme cet article sur le site de la Fondation, ou aux assertions du Dr Aly Barakat, qu’aucune des autres collines pré-existantes de la région ait jamais été remodelée par l’homme à une échelle monumentale, que ce soit en 10 000 avant JC ou plus récemment [3].
Mais, insiste Debertolis, il y a des preuves, une datation au radiocarbone de la Pyramide de la Lune, confirmant qu’elle daterait de 10 350 ans (+ - 50 ans).
Malheureusement, comme cet article l’a clairement montré, cet échantillon prélevé sur la Pyramide de la Lune s’est révélé quelque peu problématique, de même que la datation qui lui est attribuée ; au point, en l’absence d’échantillons supplémentaires et de preuves archéologiques, qu’il serait assez risqué d’affirmer que la supposée structure en question aurait plus de 10 000 ans - en admettant, bien sûr, qu’il s’agisse bien en premier lieu d’une construction artificielle. Faire le lien entre "Pyramide de la Lune" et un objet daté de 10 350 ans (+ - 50 ans) implique qu’il s’agit de la date où la structure a été construite. Mais donner à des collines des noms comme "Pyramide de la Lune" ou "Pyramide du Soleil" ne suffit pas à les transformer en structures d’origine humaine. Et, comme les études antérieures l’ont montré, toute l’évidence géologique dans ce paysage pointe simplement vers l’existence de collines naturelles variées. Donc le fait que du matériau ancien d’origine organique, non touché par la main de l’homme - qu’il date de 8000, 10 000 avant JC ou de toute autre date - soit trouvé dans ces structures naturelles, n’est pas nécessairement une indication d’une quelconque présence ou activité humaines, et encore moins de l’existence d’une civilisation perdue. Ce qui n’empêche pas Debertolis de parler de : « ... la necessità di rivedere e perfezionare la cronologia delle strutture incontrate » (« ... la nécessité de revoir et préciser la chronologie des structures rencontrées ») - comme si l’hypothèse que ces collines sont artificielles, et non naturelles, était déjà un fait prouvé.
Signaux d’au-delà des étoiles ?
Nous en arrivons maintenant aux recherches sur l’électromagnétisme et les ultrasons à Visoko. J’ai écrit récemment un texte discutant, entre autres choses, des travaux antérieurs dans le domaine des études des ultrasons en Angleterre (descendre au bas de la page) par le scientifique anglais Don Robins qui, à la fin des années 70, participait à une équipe de recherche, le Projet Dragon, menant une étude sur les Rollright Stones dans l’Oxfordshire. Debertolis, bien que naturellement intéressé par le travail du Projet Dragon, affirme que le SBRG et d’autres équipes de recherche contemporaines utilisent un équipement de pointe, tandis que le Projet Dragon, à la fin des années 70, utilisait un équipement aujourd’hui dépassé... En conséquence il ne fait d’après lui aucun doute que leurs études de 2010-2011 [4] sont non seulement infiniment plus sophistiquées, mais aussi infiniment plus fiables. Les résultats du SBRG ont été contrôlés par d’autres chercheurs indépendants. Cet article du site de la Fondation sur les recherches sur les ultrasons en Bosnie en 2011, par exemple, inclut des détails sur l’étude menée par le SBRG lui-même les 24 et 25 janvier au sommet de la "Pyramide du Soleil" ; une brève description d’une recherche menée l’année précédente par une équipe croate dirigée par le physicien Slobodan Mizdrak, les 10 et 11 avril 2010 ; une allusion à d’autres recherches par une équipe de l’Institut Schmidt de Géophysique de Moscou ; et une mention de l’enquêteur anglais Harry Oldfield qui, par coïncidence, avait aussi participé au Projet Dragon originel.
Etant donnée la sophistication des instruments utilisés lors de ces études, comment les conclusions du SBRG - par exemple, que les 24 et 25 janvier, au sommet de la "Pyramide du Soleil", ils ont réussi à enregistrer des ultrasons à des niveaux de 2000 Hz ou 600 Hz, avec une moyenne de 32 000 Hz, ou bien dans une bande étroite de 30-34 kHz - pourraient-elles être remises en question ? Ces résultats sont sûrement largement plus fiables que les efforts beaucoup plus primitifs et inégaux du Projet Dragon ?
On peut peut-être cependant regarder d’un peu plus près le travail du Projet Dragon, et voir - malgré les trente ans qui séparent les deux recherches - ce qu’on peut réellement tirer de la comparaison avec celui du SBRG et de leurs collègues.

Dans le livre de Robins sur le projet, "Circles of Silence" [5], l’auteur décrit comment, juste avant 8 heures du matin un jour de fin octobre 1978, accompagné de son fils de trois ans et du chien de la famille, il commença son étude, après ses visites initiales aux Rollright Stones. Il s’agit d’un site formé de trois groupes séparés de mégalithes - un cercle de pierre (les Kingsmen - les Hommes du Roi), un dolmen effondré (les Whispering Knights - les Chevaliers qui murmurent), et une pierre dressée isolée (la Kingstone - Pierre du Roi, sur la route des Kingsmen). L’instrument qu’il utilisait semble être un détecteur d’ultrasons assez basique construit par un ingénieur en électronique, Mike Roberts ; il est décrit comme « robuste, mais très sensible ... [mais] limité tant en performance qu’en capacité d’enregistrement » [6]. Utilisant ce détecteur d’ultrasons à l’intérieur du cercle des Kingsmen, et enregistrant pendant à peu près une demi-heure, Robins nota seulement « un léger papillotement de fond » (« gentle background flicker »). Il essaya dans une autre zone du site, près de la Kingstone, où, à la différence des Kingsmen, il remarqua « un mouvement de pulsation régulière » (« a regular pulsing movement »), qu’il décrit comme : « ... vraiment curieux, en ce sens que le motif rythmique durait environ une minute, puis recommençait au début après environ 10 secondes, et se répétait indéfiniment ». Des enregistrements sur le terre-plein voisin et la route révélèrent le même phénomène. Une demi-heure plus tard, il pouvait toujours être discerné à la Kingstone, alors qu’il n’y avait rien à part le papillotement de fond à l’intérieur du cercle des Kingsmen lui-même. Plus tard dans la journée la pulsation avait complètement disparu [7].
Pendant l’hiver 1978-1979, Robins et ses collègues tentèrent d’autres enregistrements matinaux, à Rollright comme en d’autres endroits, mais avec des résultats assez décevants. Cependant, en février 1979, Robins retourna à Rollright, et là, peu de temps avant l’aube, enregistra près de la Kingstone ce qu’il décrit comme une « pulsation frénétique ». Mais c’était, littéralement, un point culminant, car des enregistrements ultérieurs au même endroit quelques semaines plus tard montrèrent des niveaux plus bas [8]. La suite des enregistrements montra qu’à Rollright, le niveau des ultrasons était généralement plus bas au moment des solstices, avec une tendance à s’élever à l’approche des équinoxes [9].
Quelle est la cause de ce phénomène ? A Visoko, Debertolis et ses collègues, avec leurs instruments supérieurs, sont arrivés à la conclusion que les ultrasons émanent d’une « source primaire » quelque part dans la Pyramide du Soleil et sont émis vers l’espace. D’autres enregistrements ont été réalisés sur d’autres collines dans la région, sans pouvoir mesurer de niveaux d’ultrasons comparables.

Trente ans auparavant, Robins avait lui aussi réfléchi à l’explication du phénomène - jusqu’au jour où, debout dans son jardin au lever du soleil, il commença à voir la lumière (si le lecteur me permet ce jeu de mot) : à comprendre justement pourquoi il avait choisi de faire les mesures à l’aube plutôt qu’à tout autre moment de la journée. C’est à ce moment qu’il entrevit, peut-être pas la réponse permettant d’avancer, mais au moins un pas dans cette direction [10].
Comme les équipes en Bosnie, Robins avait aussi essayé de mesurer d’autres ultrasons ailleurs, autour de son domicile au nord-ouest de Londres, dans des emplacements tels que le sommet de la colline de Horsenden. Il trouva des « papillotements de fond » dans ces endroits, mais pas la pulsation rencontrée à Rollright [11]. Des recherches furent aussi menées à l’aube à Castlerigg, en Cumbria ; au mois de mai à Avebury, dans le Wiltshire, et en été à Moel-ty-Uchaf, dans le Denbighshire. De faibles pulsations, et quelques autres anomalies, furent enregistrées, mais à nouveau rien de comparable, en terme d’échelle, à ce qui avait été enregistré à Rollright [12].
Une des questions centrales de "Circles of Silence" était de savoir si, à l’époque du Néolithique ou de l’Age de Fer, les gens étaient d’une certaine façon capables de percevoir la présence d’ultrasons. Robins, comme beaucoup de chercheurs par la suite, se demandait si de tels sites, et les réalisations techniques qu’ils démontraient, étaient des preuves « de l’existence d’une ancienne science, d’une ancienne sagesse, ou des deux ? » [13]
De leur côté, Debertolis et ses collègues font valoir, comme on l’a vu, que toutes les preuves montrent que : « ... un faisceau d’ultrasons aux caractéristiques très spécifiques émane de la Pyramide du Soleil et pointe vers l’espace ». En fait, il y a trois sites principaux à Visoko qui sont censés émettre des ultrasons en forte quantité. D’après les recherches menées par une équipe croate à Visoko en avril 2010, équipe dirigée par Slobodan Mizdrak, des émissions d’ultrasons à 28 kHz (un peu plus bas donc que les 32 kHz trouvés par les autres équipes) ont été enregistrées au sommet de la "Pyramide du Soleil", du tumulus de Vratnica, ainsi que dans les tunnels de Ravne.
Si les Rollright et autres sites anciens d’Angleterre ont prouvé l’existence de pulsations d’ultrasons, même faibles, ne pourrait-on relier cela avec les conclusions des chercheurs à Visoko, qui croient avoir des mesures cohérentes d’ultrasons sur des sites également considérés comme anciens ?
Les Rollright Stones sont, bien sûr, un site ancien reconnu. La Kingstone est datée d’environ 1800 à 1500 av. JC ; le cercle principal de mégalithes, les Kingsmen, de 2500 à 2000 av. JC ; et le dolmen des Whispering Knights de 4000 à 3500 av. JC. Castlerigg date de 3200 av. JC, le cercle extérieur géant d’Avebury de 2600 av. JC, et Moel-ty-Uchaf de l’Age du Fer ou du début de la période médiévale.
Mais la même chose peut-elle être affirmée des sites concernés à Visoko ? La "Pyramide du Soleil" est en réalité la colline de Visocica, qui porte la forteresse médiévale de Visoki. La "Pyramide de la Lune" est, avec moins de fantaisie, la colline de Pljesevica, un site géologique intéressant, mais, en dépit de ceux qui affirment le contraire, elle n’est pas reconnue comme étant particulièrement associée à un site ancien ni même médiéval. Les tunnels de Ravne posent des questions certainement plus complexes ; mais depuis l’antiquité toute la région de Bosnie est bien connue pour sa richesse minière, et il y a de nombreux exemples de mines connus dans tout le pays. Il est donc possible que la présence de tunnels à Ravne ait quelque lien avec ce fait. Mais Osmanagic, Debertolis et d’autres prétendent qu’ils sont réellement le fruit du travail de la mystérieuse civilisation perdue de Visoko.
Il a été suggéré par le passé que les tunnels pourraient avoir plus de 30 000 ans ; mais, malheureusement, ces affirmations ne tiennent pas à l’examen. Debertolis affirme maintenant qu’il y a des preuves montrant que les tunnels ont dû être habités à un moment avant 3000 av. JC - « i tunnel sono stati abitati fino a 5.000 anni fa come provato dai residui carboniosi al C14 presenti all’ingresso dei tunnel » (« les tunnels étaient habités jusqu’à il y a 5000 ans, comme en témoignent les résidus de carbone 14 présents à l’entrée des tunnels. »).
Quelles sont donc les preuves à l’appui de cette affirmation ?
Le professeur se réfère probablement à cet article sur le site de la Fondation, qui décrit comment certaines stalactites et stalagmites se sont formées après l’effondrement des voûtes des tunnels ; les constructeurs des tunnels sont supposés avoir déjà disparu au moment de cet effondrement. Donc, en théorie, les dates associées à ces stalactites et stalagmites postérieures à l’effondrement devraient pouvoir indiquer la date avant laquelle les constructeurs travaillaient dans les tunnels - du fait qu’évidemment des activités humaines perturberaient ou empêcheraient la formation de ces spéléothèmes. Des échantillons de stalagmite, prélevés à 25 mètres de l’entrée, ont été envoyés à l’Université de Technologie de Silésie (Dr Anna Pazdur), et ont donné une date de 5080 av JC (+/- 75 ans) ; tandis que des échantillons de stalactite ont donné une date de 3560 av. JC ((+/- 65 ans).
Cela indique-t-il que les tunnels ont forcément été creusés avant 3000 av. JC ou à peu près ?
Irna écrit :
Plus d’information sur ce sujet apparaît sur le site de la Fondation, ici et surtout ici. Ce document, en particulier, contient des photographies, et des graphiques présentant les résultats de la datation :
– Visoko 5, prélevé sur une "stalagmite", daté à 5080 +- 75
– Visoko 4, prélevé sur une "stalactite", daté à 3560 +- 60 (il y a un graphique à l’intérieur du document)Des photographies de l’emplacement originel des deux échantillons apparaissent dans ce document (bs) (un peu plus détaillé que la version anglaise) :
– Visoko 5 : pages 4, 5 et 6
– Visoko 4 : page 9.Tout d’abord, et le plus important, il faut noter que ces "stalactites" et "stalagmites" ne sont en réalité pas du tout des stalactites et stalagmites, comme on peut l’observer sur les photos. Celle de la page 9 (Visoko 4) montre un dépôt superficiel de calcite entre deux blocs, qui a très bien pu se former avant le creusement du tunnel. A l’intérieur du conglomérat, rien n’empêche la formation de petites cavités naturelles dans lesquelles la calcite peut se déposer - et il faut garder à l’esprit qu’il y a d’évidence des circulations d’eau importantes à l’intérieur de la masse de conglomérat. C’est encore plus net dans le cas de Visoko 5 où, plutôt qu’à une “stalagmite”, nous avons clairement affaire à une couche de calcite déposée par une circulation d’eau dans une fracture au sein de la masse de conglomérat. Les photos des pages 4 et 6 montrent je pense d’autres "veines" de calcite sous la couche principale. Si c’est bien le cas, il est clair que les veines de calcite en question n’ont pas été formées par dépôt à l’air libre, mais de fait à l’intérieur du conglomérat lui-même.
Le point que je veux souligner est que, pour qu’un spéléothème puisse donner une indication sur l’âge d’une cavité, il doit s’être développé à l’air libre. C’est le cas pour les exemples qu’on peut voir sur cette photo, ou sur celle-ci.
Il n’y a aucun doute, pour ces stalactites-là, qu’elles se sont développées dans un espace déjà vide, et c’est donc celles-là qu’il aurait fallu dater - quoique, étant donnée leur petite taille, je doute qu’elles se révèlent bien anciennes... Si on prend une vitesse de croissance d’un centimètre par siècle (0,1 mm par an), ces exemples n’auraient guère plus de quelques centaines d’années au grand maximum - ce qui donnerait pour la construction des tunnels tout autre chose que la date plafond de 3000 av. JC donnée par la Fondation.
Abacus continue :
Maintenant que les preuves concernant les dates très anciennes suggérées pour les tunnels de Ravne se sont révélées insuffisantes, il ne nous reste que le tumulus de Vratnica, évoqué rapidement dans un des articles d’Irna. Vratnica est un village à quelques kilomètres de Visoko, près d’un lieu connu sous le nom de colline de Toprakalia, site du tumulus de Vratnica (que le SBRG compare avec Silbury Hill). Le tumulus de Vratnica peut-il être un site ancien ? Comme expliqué dans l’article, contrairement aux affirmations de M. Osmanagic senior sur son rôle comme lieu d’inhumation de rois, il ne semble pour le moment avoir aucun lien historique particulier, et n’est simplement qu’un exemple géologique intéressant d’une colline formée de couches de grès, marne et argile.
En dépit des affirmations de MM. Osmanagic, Debertolis et autres, donc, ce qu’il nous reste est une forteresse médiévale [14], quelques tunnels d’un âge incertain, et une colline gréseuse. Et pourtant diverses équipes de recherche ont récemment enregistré la présence d’ultrasons, à des niveaux variant entre 28 kHz et 32 kHz, dans ces endroits - et l’absence plutôt déconcertante des mêmes phénomènes sur d’autres collines de la région. Mais si la présence d’ultrasons est un indice de la possible antiquité d’un ou plusieurs sites particuliers, cela signifie-t-il que ces trois sites pourraient après tout être très anciens, comme l’affirment la Fondation et d’autres ?

C’est le moment de revenir à l’Angleterre de 1979, où Don Robins et ses collègues vérifiaient la présence d’ultrasons sur plusieurs sites d’antiquité reconnue, datant de 4000 av. JC au début du Moyen Age, tels que les Rollright Stones elles-mêmes, Avebury, Castlerigg, et Moel-ty-Fach. Mais les membres du Projet Dragon ne limitaient pas leurs mesures à des sites anciens. Ils ont aussi fait des mesures sur les aires de stationnement, routes et chemins proches des Rollright Stones, ainsi que dans des zones au nord-ouest de Londres, y compris la colline de Horsenden. Il y avait généralement quelques murmures et papillotements de fond dans le voisinage de Rollright - sauf à l’aube en octobre et février, où une pulsation régulière pouvait être mesurée sur le parking et les routes environnantes, même aux moments où, dans le cercle des Kingsmen lui-même, il n’y avait que des bruits de fond. A la fin de février 1979, de l’aube jusqu’à deux heures après le lever du soleil, c’était totalement différent : le site entier - mégalithes, parking, routes - était imprégné, comme nous l’avons déjà vu, d’une « pulsation frénétique » [15].
Qu’en était-il des sites non antiques visités par l’équipe du Projet Dragon ? Horsenden Hill, par exemple, avec ses terrains de golf et ses réservoirs ? Robins explique qu’à plusieurs occasions il y a fait des mesures à l’aube près de la borne géodésique, mais qu’il n’a jamais pu y enregistrer autre chose que des fluctuations aléatoires du fond [16]. Certes, comme il ne s’agissait pas d’un site ancien, on ne devait pas s’attendre à autre chose ?
Mais, bien que Robins ne le mentionne pas, la borne géodésique de Horsenden Hill est en fait située très près de terrassements anciens, une motte fortifiée (non datée, bien que de telles fortifications de terre soient généralement datées de l’Age du Fer). Aucune pulsation ultrasonique n’y a cependant jamais été enregistrée par le Projet Dragon - bien qu’on puisse, bien sûr, argumenter que c’est dû au fait qu’il n’y a pas de groupe de mégalithes sur la motte de Horsenden Hill.
Que montrent donc ces recherches ? Elles démontrent que les phénomènes d’ultrasons, généralement absents des sites non anciens, peuvent être enregistrés, à des degrés variables, dans certains sites anciens, à partir du moment où de la pierre est présente sous une forme ou une autre, en quantité importante. Des phénomènes d’ultrasons peuvent aussi parfois être trouvés dans des sites non anciens, mais adjacents à un site antique - une route, un parking voisin, etc. Mais en même temps, tous les sites anciens ne présentent pas forcément de phénomènes ultrasoniques marquants : il n’y avait qu’une faible pulsation à Castlerigg, juste quelques fluctuations (et une petite pulsation) à Avebury, et, bien sûr, rien de plus que le bruit de fond à Horsenden Hill.
Etant données les différences d’équipement et de méthodologie, comparer les résultats du Projet Dragon avec ceux obtenus à Visoko est loin d’être aisé. Malgré tout, comme nous l’avons vu, des trois sites de Visoko où les chercheurs ont enregistré des phénomènes d’ultrasons, un seul est d’une ancienneté prouvée, puisqu’il date du Moyen Age. En ce qui concerne l’Angleterre, nous avons vu que, alors que les ultrasons ne sont pas forcément présents tout le temps sur tous les sites anciens, ni même une partie du temps, ils ne semblent par contre pas présents dans les sites modernes, sauf à proximité immédiate d’un site ancien.
Avant d’essayer d’aboutir à une quelconque conclusion, il y a aussi un autre facteur à prendre en compte. Pour beaucoup de gens qui n’ont aucune expertise en prise de son, ni connaissance sur les ultrasons et infrasons, cette vidéo des enregistrements dans les trois sites de Visoko semble présenter un son continu. Ici, dans un article daté du 28 janvier 2011, les ultrasons sur la "Pyramide de la Lune" sont décrits comme « un sifflement continu » ; dans un article postérieur daté du 25 février 2011, Debertolis et son équipe décrivent comment le phénomène semblait de toute façon s’être affaibli.
Le Projet Dragon avait aussi enregistré des variations d’intensité des ultrasons. Mais la fin de février - à l’aube - correspondait exactement au moment où le Projet Dragon notait la « pulsation frénétique » à Rollright, la pulsation qui, selon les mots de Robins, était : « ... vraiment curieuse, en ce sens que le motif rythmique durait environ une minute, puis recommençait au début après environ 10 secondes, et se répétait indéfiniment ». Pourtant - pour une oreille non entraînée en tout cas - aucune répétition de ce type ne semble prendre place dans aucun des enregistrements de Visoko. Ceci, par exemple, est la première partie de trois vidéos sur les recherches du SBRG sur les ultrasons, avec des images de leur expédition de janvier à Visoko. Le texte de la vidéo dit :
« Il fascio di ultrasuoni appariva a gennaio 2011 molto potente posto in un cerchio di circa 15-20 metri di diametro ed al di fuori della fortezza medievale posta sulla cima della piramide. » (« Le faisceau d’ultrasons apparaissait en janvier 2011 très puissant dans un cercle de 15-20 mètres de diamètre et à l’extérieur de la forteresse médiévale située au sommet de la pyramide. »)
Durant un autre voyage en février, les instruments de l’expédition semblaient indiquer que le cercle s’était réduit en taille à 10-15 mètres, et que le signal était plus faible. L’altération de l’intensité et de la durée du signal pourrait être comparée avec les modifications des ultrasons observées par le Projet Dragon à Rollright [17] ; bien que, à nouveau - au moins pour l’oreille non entraînée - l’enregistrement du SBRG n’évoque pas quelque chose qu’on pourrait décrire comme une "pulsation", et encore moins une "pulsation frénétique".
L’absence de "pulsation" à Visoko pourrait-elle être liée au fait que ces enregistrements n’ont apparemment pas été faits à l’aube ? Mais dans ce cas, quel pourrait être le lien entre les ultrasons et l’aube ?
Nous reviendrons bientôt sur cette question. En attendant, regardons les conclusions de l’équipe de recherche croate. Selon Mizdrak, la présence d’ultrasons pourrait être expliquée d’une des façons suivantes :
- forces de la nature (28 kHz signifie une fréquence de 28 000 oscillations par seconde) ;
- induction électromagnétique (donc une technologie soit électronique soit magnétique) ; ou
- la pression de cristaux de quartz (technologie piézoélectrique).
Des facteurs similaires sont aussi discutés par Robins : électrons, résonnance de spin électronique (un phénomène à propos duquel lui et divers chercheurs ont écrit beaucoup d’articles), transduction, piézoélectricité, et les liens possibles entre ces phénomènes et les mégalithes et la pierre [18] ; finalement, il mentionne aussi le lien bien connu entre les ultrasons et les frictions liées aux mouvements des failles terrestres [19].
Pour sa part, la conclusion de M. Mizdrak est celle-ci : « La question est posée de savoir laquelle de ces technologies produit des ultrasons continus à l’intérieur de la Pyramide du Soleil de Bosnie et du tumulus de Vratnica, ultrasons qui se concentrent à travers leur sommet ? Pour le moment, une seule chose est claire : il ne s’agit pas d’un phénomène naturel. »
M. Mizdrak a-t-il raison ?
En Angleterre, Don Robins était arrivé à une conclusion tout à fait différente. Il finit par réaliser pourquoi son subconscient le forçait à conduire par de froids matins d’hiver pour visiter divers sites anciens à l’aube. La raison en était le soleil : le soleil à son lever, une source de rayonnement électromagnétique. Durant le moment relativement court où le soleil est sur l’horizon, nous le voyons rouge. Il est rouge parce que ce qui nous parvient à ce moment-là est surtout la gamme des plus grandes longueurs d’onde de la lumière [20] - ainsi que les micro-ondes. Les micro-ondes peuvent être transduites à travers un matériau piézoélectrique ; finalement, à travers une combinaison de facteurs - longueur d’onde et ondes de pression - elles peuvent produire des ultrasons. Bien que le calcaire de Rollright ne soit pas un matériau piézoélectrique reconnu, les effets du soleil levant - et particulièrement du soleil levant au moment de l’équinoxe - étaient malgré tout très marqués, beaucoup plus que si Robins avait simplement mené ses recherches durant des sorties du dimanche après-midi [21].
Retournons maintenant à la question compliquée des trois sites de Visoko (Ravne, Vratnica, Visocica). Comme on le sait, ni Vratnica ni Visocica n’ont aucun groupe de mégalithes - bien que la question de la présence de mégalithes dans le tunnel de Ravne soit posée (question qu’Irna a examinée en détail ici). Les mégalithes en question sont des blocs de grès ; le grès est probablement âgé de plusieurs millions d’années, faisant partie du conglomérat originel de Lasva.
Géologie et ultrasons
Cela nous amène à la question : dans quelle mesure la géologie pourrait-elle jouer un rôle dans la présence apparente d’ultrasons sur ces sites européens ? Rollright est largement un paysage de calcaire, les mégalithes eux-mêmes étant aussi formés de calcaire. Castlerigg, où quelques faibles pulsations ont été notées par le Projet Dragon, est formé d’une ardoise métamorphique locale. Avebury, où quelques anomalies, fluctuations et pulsations ont été enregistrées, est formé de grès Eocène. A Visoko, un calcaire grèseux est souvent présent ; et, comme nous venons de le noter, il y a des blocs de grès dans les tunnels de Ravne [22].
La question de savoir si la géologie pourrait être un des facteurs à l’origine des ultrasons est aussi une de celles auxquelles, à la fin des années 70, Don Robins a consacré beaucoup de réflexion. Les pulsations à Rollright pouvaient-elles être le résultat d’une réaction du soleil avec les pierres, ou d’une réaction du soleil avec le site ? [23]
Malheureusement, bien que cette question soit fascinante, aucune réponse satisfaisante n’a jamais vraiment été apportée. Et, comme nous l’avons vu, il y a de toutes façons probablement de trop nombreuses différences entre les méthodes et les découvertes sur les sites du Projet Dragon, et celles des sites de Visoko, pour dresser une véritable comparaison : des sites anciens reconnus - complets avec des mégalithes - contre des sites dont l’origine est quelque peu plus difficile à déterminer ; des ultrasons pulsants, contre des ultrasons continus ; des enregistrements d’ultrasons menés à l’aube (particulièrement en octobre et février) contre des enregistrements d’ultrasons conduits à des moments indéterminés de la journée et à des moments variés de l’année, et qui ont produit des résultats qui, bien que curieux, ne semblent pas comparables avec quelques uns des résultats les plus spectaculaires du Projet Dragon [24].
La voie à suivre
Donc, finalement, quelles conclusions devrions-nous tirer de la revue par le professeur Debertolis des activités du SBRG durant l’année écoulée ? Il pense avoir réalisé avec son groupe un travail valable - voire inestimable ; met beaucoup l’accent sur le caractère "multidisciplinaire" du groupe ; et insiste sur le fait que, quoi qu’il ait pu être dit les années précédentes, les fouilles sont parties pour continuer bien après 2012. C’est une affirmation intéressante, dans la mesure où, en 2006, M. Osmanagic affirmait que :
« Mi razbijamo negativni energijski oblak. To mora biti narejeno pred letom 2012, da bi lahko sprejeli zgodovinski vpliv vesoljne energije iz koz-mičnega centra naše galaksi-je. » (« Nous dissipons un nuage d’énergie négative. Cela doit être fait avant 2012, pour pouvoir recevoir l’influence historique de l’énergie universelle en provenance du centre cosmique de notre galaxie ») [25]
Que pense donc M. Osmanagic de la déclaration du professeur ? Avec l’approche de 2012, la Fondation a-t-elle discrètement abandonné ses vues sur la signification cosmique de cette année ? Allons-nous voir le SBRG, et d’autres universitaires italiens, jouer un rôle de plus en plus important à Visoko dans les mois et les années à venir ?
Une chose est sûre : pour être considérée comme crédible, toute future recherche menée à Visoko devra être effectuée par des chercheurs réputés, travaillant sur une base scientifique, géologique et archéologique correcte. L’introduction de groupes "multidisciplinaires" peut sembler intéressante, mais, à moins que les membres individuels - bien que coopérant sur un projet particulier - ne restent essentiellement dans leur propre domaine d’expertise, elle peut tendre des pièges aux imprudents. Beaucoup des problèmes qui sont apparus ces six dernières années viennent de non-scientifiques faisant des déclarations sur la science, de non-géologues faisant des déclarations sur la géologie, et de non-archéologues faisant des déclarations sur l’archéologie. Le professeur Debertolis lui-même, par exemple, en dépit de ses qualifications scientifiques, a récemment écrit un article sur un sujet historique, les stecci (bien qu’il ne le mentionne pas dans son résumé de l’année). Malheureusement, l’article contient beaucoup d’erreurs - mais, quand ces erreurs lui ont été signalées, Debertolis n’a pas répondu de la manière qu’on attendrait d’un universitaire sérieux, qu’il soit historien ou scientifique. Dans une discussion récente sur un forum (it), il affirme qu’il n’a pas l’intention de répondre à des gens qu’il qualifie de "debunkers" : c’est-à-dire à ceux qui continuent à examiner, questionner, interroger, sur les détails, les bases et la validité du travail mené sur les "pyramides". Ce que lui, et d’autres comme lui, ne semblent pas saisir c’est que tant que ces questions n’auront pas été abordées sans détour, et qu’elles n’auront pas reçu de réponses complètes et honnêtes, que ce soit des universitaires italiens et scientifiques associés à Visoko, ou de n’importe qui, les "Pyramides de Bosnie", et la nébuleuse d’idées pseudoscientifiques qui leur sont associées, n’obtiendront jamais droit de cité dans l’ensemble de la communauté académique.