Lien vers l’article précédent : Dossier Anton Parks n°2-1 : Inspirations, sources et influences
Commençons par dire que ce n’est pas pour rien que nous avons la forte impression de lire de la science-fiction en lisant Anton Parks. Sa compagne actuelle, Hanaël Parks, qui s’est lancée également dans l’écriture de romans parallèles aux récits d’Anton Parks, confirme qu’il faut lire ces ouvrages comme de la science-fiction lorsqu’on le lui demande comme dans cette interview de NureaTV du 3 septembre 2019 :
Durant notre enquête nous avons retrouvé des informations remontant aux tout premiers débuts d’Anton Parks ; et à sa recherche d’éditeurs. Ne trouvant pas son bonheur en France, M. Parks a démarché des éditeurs canadiens. Naturellement il s’est tourné vers l’éditrice Louise Courteau [1], qui édite en français les livres de l’un de ses gourous, David Icke. Celle-ci refusa de publier Anton Parks sous prétexte que l’auteur insistait à présenter son premier livre comme de la fiction, ce qu’elle confirme sur le forum d’Orandia.com :
« Je dis presque toujours la vérité ! Je ne publie pas de science-fiction et c’est la raison pour laquelle je n’ai pas publié ce livre et de nombreux autres qui me sont passé dans les mains, qui ont été publiés ailleurs, qui ont connu des succès de librairies et dont je suis heureuse pour ces éditeurs. Sachez que les éditeurs se respectent entre eux et que nous ne sommes pas en compétition. Chaque livre est unique. C’est un métier extrêmement difficile, surtout dans le domaine que j’ai choisi. Je ne peux donc pas avoir de regret. Si vous saviez comment cela se passe dans une maison d’édition, vous n’auriez jamais osé douter de ce que j’ai dit. L’édition dépasse une question de "cash" (qui est très rarement au rendez-vous). Je suis heureuse de savoir que vous êtes un "agent multiplicateur" pour ce titre publié par mon ami Nenki. Nous souhaitons tous être soutenus par des gens comme vous qui parlent d’abondance d’un livre qu’ils ont aimé. [2] »
Il se dit que Louise Courteau aurait alors redirigé Anton Parks vers l’éditeur conspirationniste québécois François Pierre (connu sur le web sous le nom de Nenki [3]). Celui-ci aurait accepté de publier M. Parks à condition que ce dernier change son histoire : les Chroniques du Girku devaient être présentées comme une révélation, et Anton Parks devait se présenter, non seulement comme étant quelqu’un qui recevait des messages de l’au-delà, mais aussi comme étant un chercheur en histoire et en linguistique…
Le tome 1 des Chroniques du Girku pouvait sortir, c’était en 2005.
Nenki a surfé sur cette vague dans une série de conférences (vers 2004-2005) qu’il a organisées au Québec. Mais en privé, devant de nombreuses personnes, il disait bien clairement qu’il était derrière la fabrication de l’image d’Anton Parks, mais plus encore, qu’il était lui-même l’auteur d’une partie des notes critiques incluses dans les Chroniques du Girku.
Dans son interview de 2012, l’auteur évoque également Pierre Jovanovic, chez qui il aurait essayé de faire publier son ouvrage. Celui-ci aurait rejeté l’idée sous prétexte qu’il ne donnait pas dans la science-fiction :
« Question : Vous auriez également rencontré Pierre Jovanovic (au titre d’éditeur) afin de lui soumettre votre premier livre, mais il dément et prétend ne jamais vous avoir rencontré. Pouvez-vous nous éclaircir sur ces points de détails ?
Anton Parks : On raconte beaucoup d’inepties sur Internet, il faudrait vraiment prendre du recul avec cet outil. J’ai rencontré M. Pierre Jovanovic en juin 2004 alors que je cherchais un éditeur. Je ne sais pas si ses locaux ont changé depuis. C’était dans une grande pièce entourée de livres entassés à même le sol. Son bureau se trouvait au fond et il travaillait sur un ordinateur portable. Sa secrétaire avait sa table à l’autre bout de la pièce, près de la fenêtre. M. Jovanovic m’a assommé de questions concernant mes études ; il voulait absolument savoir si j’avais des diplômes et si j’avais fait des études en langues. L’introduction du SECRET DES ÉTOILES SOMBRES l’a intéressé, mais il a bloqué au début de la narration lorsqu’il a lu le mot "matrice artificielle" en sumérien. Il a refermé le manuscrit d’un coup en disant : c’est de la science fiction, ce n’est pas pour moi ! Il a ensuite insisté pour que je contacte un éditeur de SF, et il a bien passé 15 minutes à me trouver une référence. Nous ne nous sommes jamais revu. M. Pierre Jovanovic a sans doute oublié cet épisode qui date maintenant de plus de 8 ans, alors que j’étais un parfait inconnu. [4] »
Quand nous lisons que M. Parks demande à prendre du recul avec Internet alors qu’il est son premier outil de propagande idéologique, cela nous prête à rire…
Nous ne pourrons pas en dire plus sur le sujet, mais il est vraisemblable que les écrits d’Anton Parks aient eu dès le départ une connotation fictionnelle, accentuée par la volonté de l’auteur de voir rapidement son travail publié quel que fut l’éditeur.
Reprenons maintenant les comparaisons avec des œuvres d’art contemporaines ; il va nous falloir évoquer des éléments des Chroniques du Girku.
Nous avons déjà détaillé quelques informations liées au conspirationnisme, aux Illuminati et aux Aliens en général.
Nous allons devoir rentrer dans les détails. C’est un peu long et rédhibitoire mais nécessaire pour repérer toutes les inspirations d’Anton Parks.
Rappelons que son premier livre est sorti en 2005 et que potentiellement, tout ce qui a pu être produit avant cette date peut avoir influencé l’auteur. Ce dernier est censé avoir commencé à recevoir ses visions en 1981 (à l’âge de 14 ans) mais nous ne lui ferons pas confiance étant donné que nous l’avons pris en flagrant délit de mensonge au sujet de son expertise et de son professeur de sumérien, qui n’existe pas (voir le dossier I).
Disons aussi que depuis qu’il a commencé à travailler Anton Parks est dans l’art et la communication : musique, graphisme, publicité… Tout cela se ressent dans son œuvre : packaging soigné (typographies, photographies, illustrations, schémas, couvertures), ciblage précis de la clientèle et mises à jour des « offres ».
Nous avons ainsi constaté qu’après trois tomes de sa série littéraire, il lui « était venu » des histoires préalables, ce qui a permis d’enrichir sa saga et surtout de vendre une édition de plus des trois premiers tomes… déjà parus en deux ou trois éditions différentes !
Comme tout bon produit, le logo évolue, l’emballage aussi mais également le produit lui-même. Tant et si bien que nous restons confus devant ce qui suit.
Dans les premières années, peu de représentations des Gina’abul avaient été fournies par Anton Parks. Pourtant ces personnages envahissaient littéralement son esprit mais il a tardé à faire dessiner leur apparence. Évidemment dès le tome 1 de sa série, il faisait dessiner un Miminu (petit gris). Quel était le risque ? Aucun : tout le monde sait, même votre grand-mère, à quoi ressemble un Alien de type petit gris. Quelques temps après la sortie et certainement à la demande des lecteurs, il diffuse des images de l’un des personnages principaux de son roman (Nammu alias Nuréa). Sur la couverture de la ré-édition de 2018 du tome 0 des Chroniques du Girku, la même Nammu-Nuréa est représentée. Voyez plutôt ci-après :
Vous trouverez d’autres représentations actuelles de Gina’abul sur la page Web du tome 0 de la série littéraire de M. Parks. [5]
Pourquoi un tel changement dans la physionomie du personnage ? La réponse se trouve certainement dans l’illustration ci-après :
Nous avons là une des premières représentations de Sa’am-Enki, le héros de l’aventure que nous suivons. Sa version « 10 ans après » est bien entendu tout aussi différente que l’est celle de Nuréa au-dessus. Supposons que M. Parks ait tout inventé. Il aurait été devant un dilemme : il devait représenter des Aliens reptiliens sans pour autant savoir précisément à quoi ils ressemblaient. Il s’est donc basé sur ses chères figurations sumériennes (ou presque, nous le verrons) et nous a pondu un héros avec autant de charisme qu’un Hobbit en pleine crise d’adolescence cherchant à rejoindre le Mordor. Sur l’illustration ci-dessus, la figurine de droite est une photographie d’une statuette en terre cuite de la culture d’Obeïd [6] qui a précédé les Sumériens de plusieurs siècles. Les habitants de la zone durant la période d’Obeïd pratiquaient un culte des morts et des ancêtres. Ces statuettes, selon les dernières recherches sur la question de l’Institut Oriental de l’Université de Chicago [7], figurent des personnalités de haut rang, des dignitaires exécutifs ou religieux et leur famille. L’on enterrait ces statuettes avec les personnes décédées. Quant aux yeux de type reptilien, ils ne sont rien de plus que la représentation du réel. Les yeux des défunts étaient en effet recouverts d’un coquillage soit dans un but rituel (simulation des yeux ouverts), soit afin d’éviter que les yeux ne se rouvrent par l’action de la rigidité cadavérique. Le fait de masquer les yeux des morts est une pratique courante dans l’histoire.
Également précisons que les statuettes étaient recouvertes d’une poudre céramique de couleur rouge, de même que les corps des dignitaires enterrés avec les statuettes. Comment le savons-nous ? Simplement parce que nous en avons des traces sur les plâtres de crânes chez une culture voisine à Jéricho qui pratiquait un culte des ancêtres similaire à celui d’Obeïd. [8] Ces crânes plâtrés devaient être sortis de terre sans doute dans le cadre de rites de célébration des ancêtres.
Ci-après la photo du Jericho Skull du British Museum atteste à la fois de la présence du pigment mais aussi des coquillages placés sur les yeux du défunt. [9]
Quid alors des crânes allongés vers l’arrière ? Ne serait-ce pas le signe ultime de la présence des Gina’abul ? Que nenni, dame Cunégonde ! Effectivement les dignitaires et leur famille bandaient le crâne de leurs nouveau-nés afin de les distinguer du reste de la population. C’est une pratique assez répandue dans le temps et l’espace. [10] Les dernières traces de cette pratique mutilante datent du XIXème siècle pour la France ou des années 1950 pour l’Afrique. Raisonnons par l’absurde : si cette pratique consistait à reconnaître les leaders politiques (et leurs familles) en les faisant ressembler aux dieux Gina’abul qui les ont mis au pouvoir (selon Anton Parks [11]), pourquoi cette pratique a-t-elle cessé après la période d’Obeïd alors qu’aux dires d’Anton Parks les dieux étaient encore présents parmi nous jusqu’au Moyen-Âge ? Les Sumériens auraient côtoyé les dieux mais n’auraient pas souhaité leur ressembler ? Les dignitaires sumériens issus d’hybridation humain-Gina’abul n’auraient pas eu d’attributs physiques comparables aux dignitaires d’Obeïd ? Pourquoi ? Simplement parce cette déformation volontaire du crâne est arbitraire et culturelle, elle n’est pas systématique car elle n’a aucun lien avec des dieux de l’espace aux crânes allongés !
Nous comprenons donc qu’Anton Parks a fondé ses premières représentations sur ces statuettes sans comprendre ni la culture qui les avait produites, ni le sens rituel de ces figurines. En résumé, de l’amateurisme. Preuve en est qu’il affirme dans son interview du 14 mai 2020 au média NuréaTV sur Youtube que « les archéologues sont assez d’accord pour dire qu’il s’agirait (les figurines d’Obeïd) de divinités locales. »
10 ans après, les visages des protagonistes ont été remodelés, modernisés, reconstruits pour se rapprocher de visages humains (moins effrayants pour le lecteur) tout en gardant des traits des figurines d’Obeïd (crâne allongé notamment). A-t-il effectué une véritable recherche sur cette culture et a-t-il compris son erreur en prenant des coquillages pour des yeux ? Nous ne le saurons jamais.
Reprenons avec les éléments de sa série littéraire que nous mettrons en parallèle avec des oeuvres contemporaines.
Commençons par dire que les Gina’abul ne se reproduisent pas naturellement mais par l’entremise de couveuses, que l’auteur nomme matrices artificielles (Siensisàr en sumérien selon Anton Parks). [12] Les Gina’abul se reproduisent donc par clonage et en cas d’échec de conception, ils éliminent leur progéniture avec une arme à décharge électrique, les Zirzi. [13] Les femelles originelles avaient en revanche la possibilité de pondre des œufs sans mâle (reproduction par parthénogenèse). Que les Gina’abul sont assistés par une race qui leur est inférieure, les petits Gris de la culture populaire (rien à voir avec les escargots), M. Parks les appelle Miminu. [14] Que les Yeti sont de la partie et présentés comme des cousins de l’Homo-sapiens, dans les Chroniques du Girku, ce sont des Uru. [15] Les Gina’abul les plus évolués utilisent un super-pouvoir assimilable à la Force des cycles de Star Wars (télépathie, télékinésie, précognition), Anton Parks appelle cela le Niama. [16] Aussi, le Niama permettrait de pousser un cri mortel, le Ugmu qui détruit les adversaires de celui qui le pousse. [17] Lorsque qu’un être possédant le Niama en tue un autre, le Niama du mort est transféré à l’assassin. [18]
Le principal protagoniste que nous suivons (Enki-Osiris) a pour épithète le Prince (Lugal ou Nun) [19] et se doit durant son parcours initiatique de distinguer l’Ombre (Gissu) de la Lumière (Zalag). [20] La lune (Itud) serait également habitée et un astre… artificiel ! [21] De même, Mars a été habitée par des humains et des Gina’abul ; sous gouvernance de ces-derniers bien entendu. Une planète sur laquelle Isis fut tenue captive (dans des bases souterraines) par Enlil durant des siècles. [22] Apprenez également que les dinosaures (Husmus) sont une création génétique des Aliens (appelés Kadistu) et qu’ils ont été détruits volontairement par un cataclysme global. Sans oublier que les premiers prototypes humains furent eux aussi créés dans un souci de gigantisme (Namlù’u), fréquentant donc avec plus ou moins de bonheur les dinosaures… [23] Certains Gina’abul sont immortels et nécessitent une décapitation pour rendre l’âme. [24] Bien qu’étant immortels, ils sont vulnérables aux virus comme à celui dont fut victime la colonie basée en Eden. [25] Que le titre même de la série littéraire contient le nom d’un cristal (Girku) que les protagonistes peuvent utiliser comme un sabre laser, de couleur verte dans les romans. [26] Les cristaux sont également utilisés comme source d’énergie. Enfin, des rituels ont parfois lieu entre membres exclusivement féminins (Amasutum, Matriarches Sombres, Révérendes Agarin…) et un membre masculin dans ce que nous pourrions appeler des cérémonies tantriques [27] (activant la Kundalini [28]) ainsi que des rites initiatiques ésotériques durant lesquels une drôle de boisson était bue par le participant (sang menstruel d’une prêtresse… oui oui !) pouvant tout autant être un poison qu’un sauf-conduit spirituel vers une élévation de la conscience. [29]
Sa’am-Enki subit deux initiations successives dans le tome 1. La grande pyramide de Gizeh (Unir) a une utilité technologique notamment dans le cadre de la réincarnation d’Osiris en Horus. [30] Dans la ville-capitale alien de Unulahgal, Anton Parks présente « deux gigantesques Unir (pyramides) à degrés se détachaient de la métropole grâce à un subtil jeu de lumières qui éclairait chacun des étages. Sur la plus haute Unir brillait un puissant phare dont les pulsations régulières balayaient l’horizon désertique. [31] » Les Gina’abul possédaient des technologies de téléportation pour déplacer des groupes d’individus d’un point A à un point B. [32] Afin d’anticiper une guerre contre un ennemi qui s’avérera fictif, les régents Gina’abul créèrent une série de clones appelés Anunna (les fameux Anunnaki). [33] Les Anunna et une autre souche guerrière, les Musgir, furent créés en secret dans le sol d’une planète appelée Dukù. N’oublions pas non plus qu’outre le fait de leur servir d’esclaves, leur création humaine faisait à l’occasion office de nourriture pour les Gina’abul. Les guerres entre factions Gina’abul échouées sur Terre sont présentées dans le tome 3 comme des conflits mêlant armes blanches et technologies avancées.
Nous passerons sur les voyages spatiaux, temporels et les guerres spatiales ou planétaires, des classiques du Space Opera qu’Anton Parks développe tout au long de tous ses livres. Il est notamment question d’une Grande Guerre ayant opposé les mâles aux femelles Gina’abul. A la fin du tome 1 des Chroniques du Girku, le personnage principal (Sa’am-Enki) est obligé de quitter le système planétaire Gina’abul pour s’exiler sur Terre.
Notons tout de même l’existence d’une Guilde marchande qui brisait « les frontières stellaires pour créer un empire commercial où toutes les denrées et autres matières premières pouvaient se commercialiser sans aucune limite [34] » et d’un exil depuis le monde d’origine des Gina’abul pour s’expatrier dans plusieurs parties de l’Univers. [35]
Maintenant que tout cela est précisé, nous pouvons « rentrer dans le dur ».
Nous avons vite retrouvé les influences des œuvres de Lovecraft et Burroughs chez Anton Parks, à savoir : vie souterraine d’une espèce alien de type reptilien et dominante ayant créé la vie sur Terre voire l’humanité. Une espèce avancée dans les domaines des technologies, de l’architecture et la génétique, considérant les hommes comme des esclaves.
Dans le genre littéraire, l’autre grand influenceur de M. Parks doit être l’écrivain américain Frank Herbert, père notamment du Cycle de Dune.
Cette série littéraire contient environ 50% des éléments développés dans les Chroniques du Girku comme :
– des intrigues mêlant pouvoir, religion et politique entre différentes « maisons » ;
– une caste exclusivement féminine comme l’ordre du Bene Gesserit dédié à l’enseignement des connaissances et au développement des capacités humaines ;
– un ordre du Bene Tleilax maître en génétique et création de clones [36] ;
– du clonage (donc) réalisé à l’aide de cuves Axlotl [37], les clones sont nommés Gholas ;
– des rituels initiatiques menés par des prêtresses Fremen (Sayyadina [38]) ou de l’ordre du Bene Gesserit (Révérende Mère) ;
– les rituels sont tournés autour de l’Eau de la vie (consommée lors de l’union de Fremen, l’on parle d’orgie Tau [39]) ;
– deux initiations uniques d’un « mâle » (Paul Atréides) dans le but d’en faire un « messie », le rite du Gom jabbar [40] et celui de l’Eau de la vie. Frôlant la mort, Paul Atréides deviendra finalement Paul Muad’dib. [41] Doté d’un état de conscience amélioré, il guidera les asservis Fremen dans la reconquête de leur planète ;
– des pratiques tantriques mises en œuvre par les Honorées Matriarches [42] (sororité dont les membres se spécialisent dans le sexe et le combat) ;
– une arme Fremen à faisceau sonique (module étrange) utilisée par Paul Muad’dib et sa garde rapprochée qui s’active par le son de la voix de son porteur. Le nom même de Muad’dib déclenchant une salve dévastatrice pour l’adversaire. [43]
– une Guilde spatiale… etc.
Sortons un peu de la littérature pour rentrer dans le cinéma.
Au cinéma plusieurs œuvres majeures ou mineures ont influencé les écrits d’Anton Parks.
Pour rester dans la science-fiction nous citerons les films Star Wars de Georges Lucas ainsi que le long métrage Stargate de Rolland Emmerich.
Dans le premier, il est évoqué des éléments essentiels dont :
– la Force utilisée en bien par les Jedi et en mal par les Seigneurs Sith ;
– une utilisation de sabre laser pour se battre entre forces du bien et du mal (le sabre de Luke Skywalker est de couleur verte, comme le Girku) ;
– une tentation du héros de basculer entre la Lumière et les Ténèbres (côté obscur de la force) ;
– le sauvetage d’une princesse en détresse (Leïa) ;
– dans le dernier opus (épisode IX), il est question du transfert des pouvoirs d’un Seigneur Sith à un autre lorsque le second tue le premier ;
– des voyages interstellaires en passant par la technologie de « l’hyperespace » ;
– une production de clones, basés sur un soldat afin de préparer une guerre contre un ennemi inventé (L’attaque des clones) ;
– différentes races aliens [44]
Dans le second, nous découvrons :
– des Aliens parasites d’origine reptilienne se faisant passer pour des dieux (les fameux Goa’uld) ;
– ces dieux sont les anciennes divinités de toutes les anciennes traditions ;
– les dieux sont immortels et ils renouvellent les corps de leurs hôtes dans des sarcophages ;
– les lieux de culte comme les pyramides sont des éléments d’utilité technologique pour les dieux ;
– les dieux et leurs peuples voyagent de planète en planète au travers de portes des étoiles (les Chappa’ai) ;
– la téléportation par des « anneaux de transports » permettant de véhiculer à travers l’espace un ou plusieurs individus ;
– des armes à impulsions électriques pouvant donner la mort (les Zat’nik’tel) ;
– les Reines Goa’ulds se reproduisent par parthénogenèse ;
– un avant-poste militaire créé par la race des Anciens en Antarctique (série TV) ;
– l’une des races ressemble à s’y méprendre aux Miminu d’Anton Parks, les Asgard (série TV) ;
– des cristaux sont utilisés comme source d’énergie ;
– des conflits mêlant armes blanches et technologies avancées [45]
Enfin différents éléments sont répartis arbitrairement dans différentes œuvres de science-fiction ou touchant au fantastique.
Dans le long-métrage Highlander de l’australien Russell Mulcahy, il est question d’une race humaine immortelle dont les membres ne peuvent mourir qu’en se décapitant. Le vainqueur d’un combat recevant tous les pouvoirs et savoir-faire de son adversaire. [46]
La série littéraire du britannique J.R.R Tolkien Le Seigneur des Anneaux offre plusieurs éléments d’influence comme :
– création souterraine d’armées d’Orques et de Wargs par le sorcier Saroumane [47] ; ce dernier crée par ailleurs une espèce hybride Orques-hommes [48] ;
– des Elfes qui sont immortels mais pas invulnérables ;
– le deuxième volume de l’œuvre de Tolkien se nomme The Two Towers (les Deux Tours) et au sommet l’une d’entre elles (Barad-dûr, la Tour Sombre) se trouve l’œil de Sauron, l’œil qui voit tout. [49] Le lien avec les deux Unir de la capitale Unulahgal est ici évident.
Le mangaka japonais Go Nagai qui publia à partir de 1974 le manga UFO Robo Grendizer (devenu Goldorak, le robot de l’espace en France) a développé dans sa série plusieurs idées dont :
– la Grande Guerre de la planète d’Euphore soumise au pouvoir tyrannique de l’Empire Végan ;
– des conflits spatiaux au sein du système solaire (entre la Terre et la Lune où les Végans ont établi une base secrète, sur la face cachée, bien entendu !) ;
– un vaisseau (Goldorak) dissimulé dans une base souterraine ;
– un prince solitaire et héritier du pouvoir d’Euphore (Duke Fried, Actarus en français), obligé de quitter sa planète pour s’exiler sur Terre ;
– Duke Fried possède des pouvoirs psychiques. [50]
L’auteur Edgar R. Burroughs (dont l’œuvre entière a été une grande source d’inspiration pour Anton Parks) dans The Moon Maid évoque une lune dotée d’une atmosphère et habitée en son cœur. [51] Le romancier américain David Weber complète le propos dans Empire from the Ashes en faisant de la lune un vaisseau spatial installé en orbite depuis 50 000 ans. [52] Burroughs, avec son célébrissime Tarzan, développa également le thème du grand singe proche du Yeti (le Mangani). [53] Le même auteur, dans son Cycle de Pellucidar, développe l’idée d’une Terre creuse peuplée de dinosaures vivant aux côtés des hommes. [54] Parmi les autres créatures de Pellucidar, nous retrouvons les Mahars évoqués plus haut. L’histoire nous laisse peu à peu découvrir que cette race reptilienne est exclusivement composée de femelles, qui se reproduisent par parthénogenèse et consomment à l’occasion les hommes qu’elles détiennent comme esclaves.
Le même Burroughs lança une série littéraire qui a également déteint sur les récits de M. Parks.
Le Cycle de Mars [55] décrit les aventures de John Carter, un humain téléporté sur Mars et qui rencontre plusieurs espèces humaines correspondant aux « races » humaines telles que comprises à l’époque (les récits furent publiés au début du XXe), tombe amoureux d’une princesse captive (Dejah Thoris), découvre des groupes d’hommes confinés sous terre au niveau des pôles de la planète, décrit un environnement sec et aride de la planète, participe à des conflits mêlant armes blanches et technologies avancées, vole en vaisseau supersonique capable d’atteindre les lunes de Mars, côtoie les différents hommes de Mars (jaunes, rouges, verts, blancs et noirs) qui sont virtuellement immortels, pratiquent la télépathie et pondent des œufs. Les hommes rouges sont issus d’un croisement ou d’une hybridation entre hommes blancs, noirs et jaunes.
Enfin, nous ne pourrons pas passer à côté de la série TV V qui a dû en partie construire l’imaginaire de David Icke. [56] Celle-ci met en scène une race d’Aliens reptiliens prenant apparence humaine et envahissant la planète pour s’approprier ses ressources, notamment l’eau, vitale à leur survie. La série développe les idées d’invasion, de soumission à une race exogène supérieure, la consommation de chair humaine par les Aliens, l’hybridation Alien-Humain avec la naissance d’Elisabeth Maxwell [57]. Mais aussi de la dissimulation d’un artefact puissant permettant la destruction des espèces humaines et aliens pour celui qui le trouverait et le contrôlerait. Cet artefact, l’Anyx, fut apporté et caché sur Terre il y a des millénaires par les dieux aliens reptiliens. Enfin, les visiteurs de l’espace furent chassés de la planète par l’entremise d’un virus.
Pour revenir, et en finir avec H.P. Lovecraft, sachez que dans sa nouvelle In the Walls of Eryx, l’humanité lance des voyages vers Vénus dans un futur proche. Sur place, elle y trouve des cristaux capables de produire de l’énergie et rentre en conflit avec une mystérieuse race d’Aliens reptiliens… [58] Dans une autre nouvelle, From Beyond, il décrit une expérience scientifique menant un chercheur à étendre son niveau de conscience. Cette opération lui permet de voir d’autres spectres de la réalité, d’entrer en contact avec des Aliens agressifs… Vénus (alias Nibiru pour M. Parks) habitée par une civilisation, des Reptiliens, des cristaux d’énergie, des perceptions extrasensorielles, plusieurs dimensions de réalité,… voilà !
Bon ! Il serait maintenant inutile de coucher à l’écrit les ressemblances entre toutes ces œuvres ayant bercé l’adolescence d’Anton Parks et ses écrits. Le plus évident sera de dresser ces similitudes dans le tableau suivant.
Ch. Du Girku / Fiction | F. Herbert | Star- gate |
G. Lucas | E.R. Bur- roughs |
D. Weber | H.P. Love- craft |
Série V | High- lander |
J.R.R. Tolkien | G. Nagai |
Clonage | X |
X |
||||||||
Création armée secrète | X |
X |
X |
|||||||
Parthéno- génèse |
X |
X |
||||||||
Plusieurs races aliens | X |
X |
X |
X |
X |
X |
X | |||
Reptiliens dominateurs | X |
X |
X |
X |
||||||
Gris (Miminu) | X |
X |
||||||||
Être type ‘Yeti’ | X |
X |
||||||||
Sororités | X |
X |
||||||||
Pouvoirs ‘psy’ | X |
X |
X |
X |
X |
X |
X | |||
Ombre / Lumière | X |
X |
||||||||
Sabre de lumière / cristal d’énergie | X |
X |
||||||||
Conflits(s) spatiaux(s) | X |
X |
X |
X |
X |
X | ||||
Création humanité | X |
|||||||||
Consom- mation de chair humaine |
X |
X |
X |
|||||||
Lune creuse, habitée, artificielle | X |
X |
||||||||
Mars habitée | X |
|||||||||
Humains géants et dinosaures | X |
|||||||||
Êtres immortels | X |
X |
X |
X |
X |
|||||
Transfert des pouvoirs du défunt | X |
X |
||||||||
Cri « destructeur » | X |
|||||||||
Aliens victimes d’un virus | X |
|||||||||
Prince exilé sur Terre | X | |||||||||
Tantrisme | X |
|||||||||
Opérations souterraines (parfois aux pôles) | X |
X |
X |
X |
X |
X | ||||
Pyramides = technologie | X |
|||||||||
Portes des étoiles (voyage spatio-temporel) | X |
X |
X |
X |
||||||
Guilde marchande | X |
|||||||||
Téléportation individuelle | X |
X |
||||||||
Deux Tours = Unir | X |
|||||||||
Armes à impulsions électriques | X |
|||||||||
Cristaux d’énergie | X |
X |
||||||||
Hybridation de l’homme | X |
X |
X |
X |
Comme nous le voyons, la double influence des théories des gourous New-age et des œuvres de fiction des auteurs contemporains sur l’esprit d’Anton Parks est évidente. Les théories des premiers ayant également été forgées consciemment ou inconsciemment par les œuvres des seconds.
La troisième source d’inspiration de l’auteur des Chroniques du Girku, c’est bien entendu la mythologie et les légendes qui s’y raccrochent.
Il évoque régulièrement des entités « reptiliennes » ou avec des attributs de serpent qu’il voit dans les dieux, les rois et autres personnages surnaturels.
Laissant croire à son lectorat que les mythes sont peuplés en surnombre de Reptiliens… bien entendu il n’en est rien. Dressons rapidement une liste :
– Cecrops I : le premier roi mythique d’Athènes était mi-homme mi-serpent.
– Les Rois Dragons : créatures de la mythologie chinoise parfois décrites comme des humanoïdes reptiliens.
– Shenlong : toujours en chine, un dieu dragon-tonnerre muni d’un corps de dragon et d’une tête humaine.
– Les Djinns des traditions pré-islamiques peuvent parfois prendre des traits de serpents (mais peuvent tout autant se changer en chat, en chien, en vache, en oiseau…)
– Fuxi et Nuwa : deux figures mythiques de la civilisation chinoise. Les deux dieux sont parfois représentés avec un buste humain et des corps de serpents.
– Diverses divinités gréco-romaines moitié humaines moitié serpent comme : Glycon, Lamia, Typhon ou Echidna.
– Les Nāga des traditions de l’Inde : ou rois cobras, des êtres reptiliens de la mythologie hindou.
– Ningizzida : le Seigneur de l’Arbre de Vie (littéralement en sumérien), est mentionné dans l’épopée de Gilgamesh et figure (très rarement) en homme serpent.
– En Égypte enfin nous retrouvons le dieu crocodile Sobek ainsi que Wadjet la déesse pré-dynastique de Basse Égypte.
Et c’est à peu près tout ! Inutile de préciser qu’aucune de ces entités surnaturelles ne ressemble aux descriptions et aux illustrations fournies par M. Parks (la tête desdites entités étant la plupart du temps parfaitement humaine, sans écailles ni crâne allongé).
Par ailleurs, il peut être utile de signaler (si tant est qu’il y ait besoin de convaincre qui que ce soit parmi les lecteurs) qu’il existe dans toutes les cultures et traditions des divinités aux traits animaliers et que la majorité d’entre elles ne sont PAS des serpents, ni des dragons ou tout autre forme de lézards.
Nous reviendrons largement sur les épisodes mythologiques détournés par Anton Parks pour les faire correspondre avec ses visions. Nous verrons que dans aucun cas de figure une présence alien n’est nécessaire…