Géométrie sacrée
Article mis en ligne le 28 juillet 2021

par Alexis Seydoux

Lorsque l’on discute sur les réseaux sociaux, un grand nombre de tenants de l’archéologie alternative nous parlent de géométrie sacrée. C’est le cas chez Howard Crowhurst, et son élève Quentin Leplat, ou encore chez Éric Lesaint et Didier Coilhac, ou chez celui qui se fait appeler Martouf le Synthéticien. Ils présentent ces hypothèses essentiellement à partir d’interventions ou de vidéos sur YouTube ; il semble que cette géométrie sacrée soit essentiellement liée aux lignes qui relient entre eux des sites jugés remarquables [1]. On note qu’il n’y pas réellement d’articles fondés sur des sources et des références qui permettent de sous-tendre cette hypothèse.

Qu’est-ce que cette géométrie sacrée ? aucune définition précise n’émane de ces pseudo-chercheurs, malgré les nombreuses interventions sur des chaînes YouTube. Lors d’une « Table ronde sur les géométries sacrées », sur la chaîne Monde Mystérieux, Jérôme Maury donne cette définition, qui n’en est pas une : « C’est quoi la géométrie sacrée ? C’est souvent défini par un alignement de sites, des sites sacrés, on a tous vu LRDP, l’Équateur penché, et les sites sacrés répartis sur cet équateur, c’est aussi des positionnements géographiques bien précis de ces sites, souvent tout ça joue avec le nombre Pi, Phi, le mètre, la coudée (…) on se rend compte que de nombreux sites ont des relations avec le Soleil, (…) souvent liés aux équinoxes, aux solstices, des relations aussi avec la Lune, (…) des relations avec la Grande pyramide » [2]. Donc, la méthode semble essentiellement fondée sur l’observation : « on fait des constatations sur la planète, on se rend compte de toute cette géométrie sacrée » [3]. Enfin, le tout est teinté d’une critique sur les sciences historiques, comme l’indique toujours Jérôme Maury : « De par l’histoire officielle, on n’a aucune réponse » [4]. Parfois, on a des ajouts. Ainsi, Didier Coilhac estime que les dispositions géométriques complètent les décorations, et qu’elles sont codées [5]. Ou encore, Mr-137 parle de géométrie mégalithique [6]. Le tout est parfois combiné par Howard Crowhurst et Quentin Leplat sous la forme d’astro-géométrie dont nous avons déjà parlé [7]. Pour sa part, Éric Lesaint, lors d’une intervention sur Monde Mystérieux, indique qu’il se sert de la géométrie sacrée, qu’il appelle également géométrie du sens [8]. Mais cet auteur ne donne, lui non plus, aucune définition ; il se contente d’expliquer qu’il n’y a pas de hasard, que la géométrie est un élément factuel [9], et qu’il existe des correspondances avec certains chiffres [10]. De même Martouf le Synthéticien, qui consacre sur son site une très longue vidéo à la Géométrie sacrée, ne donne pas de définition claire [11]. Cette vidéo est d’ailleurs très décevante, car il nous promet de tout nous expliquer, mais ne donne qu’une définition très vague en liant l’étymologie du mot « géomètre » et en reprenant l’idée que le terme de « sacré » est issu de la langue des oiseaux, en l’assimilant avec la locution « ça crée » [12]. Pour lui, c’est donc la géométrie qui est créatrice en elle-même ; cela n’a pas de sens.

Le reste de cette intervention n’explique rien, mais n’est qu’un empilement d’exemples tous choisis avec soin pour correspondre aux idées préconçues de son auteur. Cela montre le manque de recherche ou même de curiosité de la part de ces chercheurs, qui ne vont pas ouvrir un dictionnaire pour comprendre ce que le terme de « sacré » recouvre, alors qu’il a été étudié de manière assez abondante en anthropologie ou en histoire. Il montre aussi les biais de facilité et leur perspective étroite, qui ne s’appuie que sur la langue française. De même, la traduction du terme de « géométrie » comme mesure de la terre n’est pas contextualisée : il s’agit là non pas de mesurer la terre en tant que planète, mais les espaces de la terre ; c’est donc une science de l’arpentage [13].

On ne peut donc pas dire que les tenants de la géométrie sacrée mettent en avant une définition claire de l’objet qu’ils prétendent étudier.

Chez tous ces auteurs, cette « géométrie sacrée » est ancienne et s’est transmise de manière secrète ; c’est la seule manière qui permette d’expliquer l’absence de cette hypothèse dans les sources. Malgré cette absence de sources, ces pseudo-chercheurs estiment que cette géométrie sacrée est présente partout dans le monde et qu’elle s’est diffusée à une date reculée qui n’est pas précisée. Parfois, certains estiment que la diffusion de cette géométrie sacrée est liée à une civilisation avancée ancienne, qui reste encore à découvrir, mais dont aucune information ne permet de préciser les contours. Ou encore, que cette transmission est le fait de sociétés, nécessairement secrètes. Ainsi, le même Martouf indique que les francs-maçons sont des constructeurs libres, appliquant cette géométrie sacrée, mais sans se donner la peine de comprendre ce qu’est réellement la franc-maçonnerie [14].

Ainsi, aucune définition n’est donnée par ces chercheurs. On a ici du mal à suivre ce raisonnement d’une géométrie sacrée, très ancienne, mais qui n’est appuyée par aucune connaissance, aucun texte ni aucune mention.

Nous allons donc essayer de donner ce qui pourrait être une définition de cette géométrie sacrée. Par géométrie, nous entendons une manière de représenter l’espace de manière mathématique. Le terme vient de géometres, l’arpenteur et de métron, la mesure ; c’est la science qui sert à mesurer la terre, non pas dans son ensemble, mais sur le terrain. C’est donc une science pratique des arpenteurs [15]. Ce sont des outils mathématiques qui servent à calculer les espaces, les surfaces et les volumes. C’est une partie des mathématiques. Elle a été développée comme instrument dans de nombreuses cultures, comme le montrent les textes mésopotamiens et égyptiens, mais c’est la Grèce classique et hellénistique qui pose les fondements d’une théorisation plus complète, grâce notamment à des savants comme Euclide.

Par sacré, nous entendons un objet, une structure ou une personne qui bénéficie, à la suite d’une transformation réelle ou imaginaire, d’un rituel ou d’une épreuve, d’un statut particulier qui le rend sacré, c’est-à-dire bénéficiant d’une sorte de transcendance. Pour reprendre les termes, le sacré est « ce que la société considère comme étant séparé, interdit, frappé de tabou, en même temps que doué d’une force active surnaturelle » [16]. Le terme vient du monde romain, sacra qui renvoie à des obligations à remplir, entrainant de facto, en cas de rupture, un sacrilège. Ainsi, les devoirs envers les parents et les enfants, sont sacrae [17]. Le terme de sacra désigne aussi dans le monde romain les rituels à effectuer dans le système religieux [18]. Dans le monde romain, on distingue enfin le sacer et le sanctus ; le premier est consacré, c’est-à-dire qu’un rituel a rendu l’objet, le lieu, la personne, sacré, tandis que le second est ce qui est « défendu de toute atteinte humaine et soumis à sanction » [19]. Concrètement, cette notion de sacer peut, dans le monde romain, désigner un espace sacré dans lequel certaines pratiques sont interdites, comme le pomerium, l’espace intérieur d’une ville où il est, par exemple, interdit d’enterrer des morts ou de les incinérer [20]. Le temple où sont pris les auspices peut devenir, le temps de ces rituels, un espace sacré [21]. Ainsi, comme l’indique Peter Brown, il existe à la fin de l’Antiquité, des espaces sacrés, dans les sanctuaires, dans lesquels se déroulent des choses « bonnes » [22]. Cette notion du sacré peut s’étendre au temps, avec des moments, avec notamment des temps sacrés – fête, célébration, rituel. On en a notamment des exemples dans le monde romain [23]. Ainsi, la notion de « sacré » recouvre quelque chose de précis ; mais, jamais nos chercheurs ne mettent cette notion en avant.

Essayons donc de comprendre comment ces chercheurs alternatifs associent les notions de géométrie et de sacré. Le manque de définition de leur part nous oblige à essayer de comprendre cette définition en ne nous appuyant que sur leurs exemples. Nous allons commencer par regarder la manière dont Éric Lesaint construit ses liens entre des structures, puis interroger les hypothèses à la fois proches et différentes de Didier Coilhac et Mathieu Laveau.

Le chercheur alternatif Éric Lesaint centre son étude autour du mont Saint-Michel [24]. Rappelons que le mont Saint-Michel est un des lieux les plus visités en France, avec près de 2,5 millions de visiteurs [25]. Le mont Saint-Michel est une abbaye fondée sans doute avant 708, mais dont le développement devient important après 966, lors de l’installation des moines bénédictins [26]. Elle est connue pour son implantation particulière, dans la baie en face de l’évêché d’Avranches. Ce monastère est inclus dans le duché de Normandie, à qui il sert à la fois de môle défensif face au duché de Bretagne et de lieu d’exploitation des richesses de la baie. Le point de départ est donc un monastère fondé lors de la vague de réformes monastiques du Xe siècle [27].

Mont-Saint-Michel
Crédit Wikipedia

Mais ce site n’est pas un des moteurs de la réforme, à la différence de monastères comme Jumièges ou Fécamp, également en Normandie [28]. Notre chercheur part ainsi d’un monastère dont l’histoire, au Xe siècle, n’est pas spécialement édifiante.

Partant de ce site, l’auteur propose un lien avec d’autres lieux [29], fondé sur des corrélations de distance : il indique alors que ce site est relié par la « géométrie sacrée », au Louvre et à Stonehenge, car ces lieux sont tous deux à 284 kilomètres de l’abbaye normande [30]. Le site mégalithique est en réalité à 283,73 km, mais l’auteur indique que cette légère différence est voulue [31]. Stonehenge est une structure néolithique. Le site de Stonehenge est un des sites néolithiques les plus étudiés ; il a connu plusieurs campagnes de fouilles [32]. Il commence à être occupé au VIIIe millénaire avant notre ère, mais les premières structures mégalithiques sont érigées vers 3500 avant notre ère [33].

Vers 3000 avant notre ère, une aire d’environ cent mètres de diamètre est formée avec un fossé qui est creusé, avec deux levées de terre ; ces éléments sont encore visibles aujourd’hui [34]. Le centre est réaménagé, avec l’utilisation de grandes pierres bleues et de sarsen, venus du Wessex [35]. Les plus importants blocs qui ont été employés pour ces cercles ont sept mètres de haut et pèsent près de cinquante tonnes [36]. Le site est complété vers 2500 avant notre ère, puis les pierres bleues sont réarrangées vers 2300 pour atteindre sa forme finale [37]. Les derniers aménagements datent du milieu du deuxième millénaire avant notre ère [38]. Malgré les différences chronologiques notées ici, Éric Lesaint estime que Stonehenge « devait être là et pas ailleurs » [39]. Cela sans jamais contextualiser la construction elle-même ou sans jamais étudier les cultures de cette période. On est donc ici dans une hypothèse totalement creuse et sans aucun fondement, qui s’appuie uniquement sur le bon vouloir de son initiateur.

Enfin, le Louvre est un château royal, dont la première construction date du règne de Philippe II (r. 1180-1223). Le château a été conçu comme une pièce défensive quadrangulaire avec une tour centrale, dont la construction a commencé vers 1190 [40]. On pourrait se dire qu’à la limite, le lien entre un monastère et un château royal pourrait se tenir, car Philippe Auguste est parvenu au début du XIIIe siècle à reprendre le contrôle de la Normandie sur le roi d’Angleterre Jean Sans-Terre [41]. Mais, dans sa vidéo, Éric Lesaint relie le mont Saint-Michel avec la pyramide du Louvre, construite dans les années 1980 et dessinée par l’architecte Pei. Là, le lien paraît moins clair.

On voit donc que ces trois sites n’ont pas de rapports chronologiques ou d’usage et que le seul lien apporté par le chercheur, c’est une distance similaire entre les trois structures qui justifie cette géométrie sacrée.

Éric Lesaint poursuit en reliant Stonehenge avec une autre abbaye, le Mount Saint-Michael, en Cornouailles, dont la distance est la même [42]. Le chercheur alternatif annonce alors qu’il « affirme que Stonehenge a été positionné par rapport à ces deux cailloux », alors que Stonehenge est le plus ancien des trois sites, remettant à plus tard la démonstration [43]. De là, notre chercheur tire un trait entre la chapelle de Carnac et le Louvre ; en poussant le trait vers l’est, il tombe sur le temple d’Angkor Wat [44]. Il fait de même entre Stonehenge et le Mount Saint-Michael, et aboutit au Machu Picchu [45]. Enfin, le lien entre le Louvre et le mont Saint-Michel aboutit à l’île de Pâques [46]. Pour Éric Lesaint, on a ainsi, relié le mont Saint-Michel et l’Équateur penché par des lignes droites, et sans jamais s’interroger s’il existe un lien entre chacune des structures. C’est donc une accumulation de corrélations qui est présentée ici. Rappelons par ailleurs qu’Angkor Wat est un temple dédié à Vishnu et créé au début du XIIe siècle [47]. Le Machu Picchu est un site andin, construit dans les Andes au XIVe siècle [48]. Enfin, l’île de Pâques est une île du triangle polynésien, connue pour ses moaï [49].

Arrêtons là la démonstration de ce chercheur. Ce que nous comprenons ici, c’est que la géométrie sacrée, ce sont d’abord des coïncidences entre des distances et des sites. Mais, de telles coïncidences sont faciles à réaliser ; ainsi, le centre de la Grande Mosquée de Cordoue est à 220,6 kilomètres des arènes de Badajoz, qui elles-mêmes sont à 220,6 km du stade de Talavera de la Reina. Doit-on en conclure que ces trois lieux sont liés par une géométrie sacrée ? Si c’est le cas, alors tout est géométrie sacrée.

Corrélation hasardeuse
© de l’auteur.

Par ailleurs, on ne comprend pas ces liens. Ainsi, les sources nous montrent que l’abbaye normande a des relations avec l’abbaye du Monte Gargano, elle aussi dédiée à l’archange saint Michel. Et si ce sont les noms qui ont de l’importance, pourquoi le mont Saint-Michel normand et le mont Saint-Michael anglais ne seraient pas reliés à Saint-Michel de Cuxa, réformé en 965 par l’abbé Gari, donc un an avant l’installation des bénédictins au mont Saint-Michel ? [50]. Mais Éric Lesaint ne prend pas en compte cette réalité, préférant ses données numérologiques [51].

Voyons de manière plus brève les propositions de Didier Coilhac. Ce dernier travaille essentiellement sur la position des châteaux de François Ier (r. 1515-1547). Il indique ainsi que les bâtisseurs, comme il les nomme, devaient presque posséder le logiciel Google Earth [52]. Il crée des alignements entre Chambord, Fontainebleau et l’abbatiale Saint-Rémi de Reims [53]. De nouveau, rien n’est précisé, sinon que les deux structures sont sur une même ligne. Cela révèlerait selon lui un code secret. On est ici dans la droite ligne des positions de Guy Gruais et Guy Mouny dans leurs ouvrages : des constructions numérologiques qui associent des formes géométriques et des chiffres [54]. Ainsi, chez ces auteurs, on retrouve le même type d’association, mais autour du plateau de Gizeh, créant ainsi une liaison entre Gizeh, Petra, le mont Sinaï et Jérusalem [55]. Il est assez logique de voir le lien entre les travaux de Guy Mouny et de Didier Coilhac, ce dernier en étant en quelque sorte l’héritier, comme il l’indique dans un texte hommage [56]. On s’attendrait à trouver dans ces ouvrages des définitions de cette géométrie sacrée. Mais, là encore, on est étonné de voir qu’aucun concept n’est mis en avant. Ce manque de concept et la manière d’empiler les exemples montrent que Didier Coilhac et ses mentors n’ont en réalité aucune idée de ce qu’ils mettent en place, et ne créent que des corrélations. Ce sont donc ici des alignements destinés à offrir des révélations d’autant plus obscures qu’elles ne répondent encore à aucune logique. En effet, relier l’abbatiale de Saint-Rémi, qui n’est pas le lieu des sacres des rois de France, à deux châteaux, l’un fondé par les capétiens et l’autre par un Valois, dont les formes ne sont pas les mêmes, n’a pas réellement de sens. Où est donc la sacralité de ces lieux ?

Les églises rémoises
Crédit Wikipedia

Chez d’autres, comme Mathieu Laveau, cette « géométrie sacrée » se retrouve dans la gematria (guématrie), c’est-à-dire une approche exégétique de la Torah, employée dans la Kabbale juive, associant les lettres à des nombres [57]. On est ici dans un véritable empilage de chiffres auquel on associe tout et n’importe quoi, sans jamais nous donner des liens signifiants. Il met en avant une évidence, mais elle ne repose sur rien [58]. Sa corrélation essentielle est le lien avec le nombre d’or, qui serait presque préexistant, alors que le nombre d’or n’appartient en rien aux constructions anciennes, comme le montre bien Marguerite Neveux [59]. Ici, on atteint sans doute le paroxysme du n’importe quoi. D’autant que, là encore, mis à part les chiffres, rien ne définit une quelconque sacralité.

Donc, que reste-t-il de cette géométrie sacrée ? Comme nous l’avons vu, rien ne sous-tend un lien entre géométrie – science de l’arpentage – et sacralité, c’est-à-dire un état spécifique, qui rend un lieu, une structure ou une personne investi d’un pouvoir spécifique qui le rend différent. Chacun de ces chercheurs ne s’appuie que sur des corrélations chiffrées en distance ou sur des lignes, sans jamais mettre en avant une quelconque sacralité – le mystérieux n’étant pas une définition du sacré. Les définitions données par chacun des chercheurs, ne s’appuient que sur des exemples, sans jamais donner une causalité concrète. Enfin, les corrélations entre les lieux ne s’appuient jamais sur des relations réelles, chronologiques, sociétales ou d’usage, mais uniquement sur des chiffres.

Aussi, il faut mettre en avant le fait que l’idée de géométrie sacrée ne s’appuie sur rien de concret. On est ici dans une sorte de mélange entre lieux et chiffres, et de corrélations hasardeuses. Ainsi, le fait qu’un lieu ou une structure soit sur la même ligne que deux autres – l’île de Pâques alignée sur le Louvre et le site de la Roche aux fées - rend les trois sites complices. C’est donc la magie des chiffres qui relie ces lieux d’une sacralité non définie.
Il est difficile d’accepter cette hypothèse, qui ne repose sur aucune source. Ce manque de données nous conduit à penser qu’en réalité, en lieu et place de géométrie sacrée, nous avons ici des corrélations illusoires, qui conduisent plus à la numérologie qu’à une science.