« L’Aventurier », Dominique Jongbloed, n’en a pas fini avec ses projets mirobolants : alors même que sa « société de droit anglo-saxon » Geostar est toujours dans les cartons, et semble devoir y rester (comme la quasi-totalité de ses projets depuis des années, voir cet article en particulier), il annonce la création d’une agence immobilière / société de placements financiers et immobiliers basée en Bosnie :
et par laquelle il offre clairement des opportunités d’évasion fiscale :
Le public visé par cette société de placements qui n’a d’existence que sur Facebook n’est évidemment pas celui des investisseurs sérieux ni des contribuables aisés, qui ne forment pas le gros des « fans » de M. Jongbloed, et qui préfèreront s’adresser à des sociétés spécialisées plutôt qu’à un Aventurier / businessman / écrivain de réputation quelque peu douteuse, au moins sur Google :
On peut également s’interroger sur la sagesse qu’il y a à recommander des placements dans un pays qui vient de subir les pires inondations de son histoire, où l’on s’attend à une forte baisse du PIB, et dont la situation économique et politique est rien moins que sûre...
Reste que le projet de M. Jongbloed d’installer une société en Bosnie n’est pas nouveau ; il faisait déjà part à ses « fans » d’un projet d’installation d’une « agence de NordSud Institute » à Visoko en avril 2014 (projet non réalisé) :
et annonçait en mai 2014, au retour de l’EPR2, son intention de s’installer définitivement dans ce pays qu’il considère comme un « paradis » [1] - c’est-à-dire, si l’on comprend bien, un pays « sans taxes ou presque », ce qui semble correspondre aux « valeurs que [l’Aventurier] chérit » :
Les projets de M. Jongbloed en Bosnie sont clairement liés à la ville de Visoko, et plus particulièrement à l’hôtel Piramida Sunca et son propriétaire, Dario Pekic, que l’Aventurier considère « comme un frère » :
C’est d’ailleurs une photo de l’hôtel qui sert de photo de profil à la page Investir en Bosnie :
Il y aurait probablement toute une histoire à raconter sur cet hôtel et son propriétaire, qui doivent beaucoup à Semir Osmanagic et à sa fondation, dont Dario Pekic est d’ailleurs membre ; en effet, l’hôtel ne tient pas seulement son nom (Pyramide du Soleil) du projet d’Osmanagic, il en tire aussi un profit financier certain, en particulier du fait que les volontaires des camps d’été sont tenus d’y loger (voir page 6) et qu’y ont lieu de nombreux séminaires consacrés aux « pyramides ». Malgré cela, l’attitude de M. Pekic et du personnel de l’hôtel est assez ambivalente vis-à-vis de ces volontaires payants : nombre d’entre eux se plaignent de l’attitude peu avenante - voire très désagréable - du propriétaire, des règles parfois absurdes qui leur sont appliquées etc. Une illustration assez surprenante de cette ambivalence peut être observée à la réception même de l’hôtel, où trône une magnifique maquette de pyramide, visible sur les photos du site de l’hôtel :
comme sur les images du film Buried Land :
Mais le visiteur qui se risquerait à essayer de soulever cette pyramide pour voir ce qu’elle contient court le risque d’une assez déplaisante surprise :
Je laisse au lecteur le soin d’interpréter ce « secret de la pyramide », qui ne me semble en tout cas pas traduire un grand respect pour les volontaires qui font vivre l’hôtel et son propriétaire...
Quel rapport entre cette peu délicate attention de Dario Pekic envers ses clients pyramidophiles et l’appel de Dominique Jongbloed à lui confier des fonds à placer en Bosnie, probablement en joint-venture avec M. Pekic ? Eh bien, par une curieuse coïncidence, M. Jongbloed a choisi, comme photo de couverture de la page Investir en Bosnie, un magnifique phare :
La coïncidence ne réside pas dans le caractère phallique du phare, mais bien dans son nom : il s’agit en effet d’une photo de Pigeon Point Lighthouse, le phare de la Pointe du Pigeon...
Volontaire ou accidentel, ce choix est en tout cas quelque peu malheureux ; espérons pour M. Jongbloed qu’il ne refroidira pas les potentiels pigeons désireux d’investir en Bosnie !