
J’essaierai dans cet article de résumer le contenu de l’ouvrage (bs) de Semir Osmanagic, uniquement disponible en bosniaque, "La pyramide du Soleil de Bosnie - Découverte des premières pyramides européennes" (une traduction partielle en anglais est maintenant disponible sur le site (en) de la Fondation).
Introduction
"Il y a 12 500 ans l’Europe reposait sous une épaisse couche de glace. Cependant, le sud de l’Europe, du pays Basque à la Turquie en passant par l’Espagne, l’Italie, la Croatie et la Bosnie, connaissait de brillantes cultures humaines.
Les civilisations avancées du Pacifique, de l’Atlantique et de la Méditerranée ont laissé d’importantes traces dans l’architecture, l’organisation sociale et la vie spirituelle des Européens du sud. Et pour elles la région de l’actuelle Bosnie-Herzégovine et du bassin Adriatique était particulièrement importante en tant que source énergétique très puissante.
Une zone d’un rayon de quelques centaines de kilomètres, de la Save à l’Adriatique, était considérée comme la plus attractive dans l’Europe de l’époque. Les Illyriens et les peuples du groupe basque-caucasien, présents pendant des millénaires, ont laissé derrière eux la marque de leur génie sous forme de pyramides, de villes construites de pierres monumentales, et de systèmes énergétiques complexes.
Le cataclysme cosmique qui s’est produit il y a 12 000 ans et la fonte des glaces en Europe ont provoqué une hausse du niveau des mers de plusieurs centaines de mètres. Les traces de ces civilisations sont recouvertes par les eaux. Bientôt, avec le retrait des eaux et le passage du temps, les pyramides se sont couvertes de terre et de végétation.
Nous avons aujourd’hui la rare occasion de retrouver les traces de nos lointains ancêtres. Grâce aux quelques morceaux disponibles nous allons pouvoir nous faire une petite idée de la mosaïque.
Une mosaïque qui fera de la Bosnie-Herzégovine le joyau de l’archéologie mondiale."
Premier chapitre : L’anthropologie génétique modifie l’image familière du monde
Au menu : "La révolution de l’ADN" ; "La carte des migrations" ; "La confirmation des hypothèses sur les Illyriens" ; "Mon haplogroupe".
Ne connaissant absolument rien à la génétique, je n’ai pas compris grand-chose à ce chapitre, mais voici cependant ce que j’ai pu suivre du raisonnement de l’auteur. Le point de départ est le projet Genographic (fr) de cartographie mondiale de l’ADN. Ce projet est censé aboutir à un atlas des migrations de l’humanité depuis 60 000 ans, et montre que les Basques et les Illyriens sont les plus anciens habitants d’Europe. D’après l’auteur, les Croates et une partie des Bosniaques d’aujourd’hui ont le même "haplotype" que ces Illyriens d’antan, tout à fait différent de celui des Slaves, beaucoup plus jeune ; et ces Illyriens ont laissé des traces archéologiques importantes. De là, par un saut dans le raisonnement que j’ai un peu de mal à suivre, l’auteur déduit que cette "haute civilisation" n’a pas pu se développer par elle-même, et qu’elle a dû venir de quelque part, "vraisemblablement de l’Atlantide".
M. Osmanagic continue en évoquant un "haplogroupe mystérieux" qu’on ne trouverait que dans une partie de l’Europe, au Proche-Orient et au Brésil, et dont il déduit logiquement qu’il appartient aux descendants des Atlantes. Les Mayas, eux, ont un groupe mitochondrial tout à fait unique (lié à la Lémurie ? l’auteur pose la question) ; même chose en Equateur.
Je passe sur la suite, une discussion peu compréhensible - à mon avis - sur les liens entre la brillante civilisation atlante et les Illyriens, Egyptiens, Grecs..., entrecoupée de plaintes sur l’aveuglement des archéologues. On en arrive à la carte des migrations humaines : M. Osmanagic publie dans cet ouvrage une carte de 2002, dont il dit que c’est une des rares cartes "non censurées", les cartes suivantes publiées par National Geographic ayant été volontairement rendues plus conformes à la "vérité officielle". Cette carte non censurée de 2002 conforte évidemment les théories de l’auteur sur deux points : un peuplement du Pérou et de l’Equateur par le Pacifique et l’île de Pâques, qui confirme la thèse de l’existence de Mu et de la Lémurie ; l’existence d’un haplogroupe "X" en Europe, au Proche-Orient et en Amérique du Nord et du Sud, le centre de cette population étant l’Atlantique et donc l’Atlantide.
La partie suivante, à l’aide d’autres considérations génétiques, revient sur les liens entre Bosnie et Illyriens ou pré-Illyriens : on y apprend que 42 % de la population actuelle de Bosnie-Herzégovine descendrait directement des populations paléolithiques installées dans les Balkans depuis 25 000 ans, de même que 38 % des Slovènes et des Croates. Il est clair qu’à ce moment l’auteur s’éloigne un peu de son thème de prédilection (l’Atlantide), et que son objectif est ici d’affirmer que les Slaves ne forment pas la majorité de la population balkanique. M. Osmanagic termine ce chapitre par son étude génétique personnelle, et en conclut que ses ancêtres, originaires du bassin méditerranéen, se sont installés dans les Balkans il y a plus de 10 000 ans.
Chapitre 2 : Le phénomène des "boules de pierre"
Trois sous-parties ici : "Les énigmes mégalithiques du Costa Rica" ; "Un réseau énergétique mondial ?" ; "La localisation des boules de pierre de Bosnie".
Note : ce "phénomène" des boules de pierre est discuté dans un autre article de ce site.
M. Osmanagic évoque d’abord dans ce chapitre les boules de granodiorite parfaitement sphériques du Costa Rica. Il explique qu’on ignore comment elles ont été fabriquées, qu’elles ont au moins 1200 à 3200 ans, et qu’elles étaient disposées en triangle ou en parallèlogrammes, avec généralement une orientation vers le nord céleste. Il reprend ensuite des thèses d’auteurs comme George Erikson, Ivan Zapp et Doug Yurchay sur l’origine "atlantienne" de ces boules, et sur leur utilisation comme éléments d’un "système mondial de distribution d’électricité" ; ainsi que celle de "l’astronome" Edwin Quesada (en) : certaines de ces pierres servaient de cartes astronomiques, avec un exemple où serait représentée la constellation d’Andromède (la spirale sur la pierre photographiée ici correspondrait à la spirale de la galaxie d’Andromède, ce qui suppose bien sûr que ceux qui l’ont fabriquée disposaient d’instruments optiques avancés...). L’auteur conclut enfin en affirmant que l’explication "officielle" de ces boules (artefacts précolombiens datant de 800 à 1500 après JC) ne tient pas, et qu’elles sont âgées de milliers d’années.
Je passe sur la suite de son voyage à travers le Costa Rica à la recherche d’autres sphères ; la deuxième partie du chapitre fait le lien avec des sphères trouvées cette fois au Mexique : nouvelle occasion de critiquer la science officielle et aveugle qui tente, inutilement d’après M. Osmanagic, d’en faire des produits du volcanisme. Il signale d’autres sphères, tout aussi mystérieuses, au Honduras, en Afrique du Sud et en Tunisie où son ami Bojan en a photographiées, de même que devant Sainte Sophie à Istambul (sphère dont il nous dit d’ailleurs que le seul moyen de réaliser une forme d’une "perfection aussi absolue" est de se placer dans des conditions d’absence de gravité ???). Il s’agit donc bien d’un réseau mondial de pierres disposées avec "une précision mathématique" par des civilisations anciennes.
C’est en 2004 que M. Osmanagic a découvert, toujours par son ami Bojan Zecevic, l’existence des boules de pierre en Bosnie, et qu’il a formé une "équipe de recherche" avec Ahmed Bosnic et Jovo Jovanovic. "Les preuves ont commencé à s’aligner sur ce Cro-Magnon sophistiqué qui, par le biais de ces sphères de pierre, a relié cette région à ce réseau énergétique mondial ’sans fil’ à l’époque où ces territoires étaient sous l’influence de la superpuissance mondiale, l’Atlantide". Défile ensuite la liste des sphères trouvées dans divers secteurs de Bosnie ; certaines seraient faites de "matériau magmatique". On aperçoit également un "monolithe" de pierre, qui pourrait être "le sommet d’un petit temple astronomico-énergétique" ? [1]
Bref, il y a en Bosnie des milliers de sphères de pierre dont la plupart sont encore enfouies, et qui sont l’oeuvre de la main - mais de la main de qui ? M. Osmanagic se pose la question, est-ce bien la main de l’homme ? ("Rijec je o fenomenu nastalom radom inteligentnih (ljudskih ?) ruku")
Chapitre 3 : Biogeométrie
La biogéométrie est la "science" qui s’occupe de "l’énergie des formes" : "dans la nature, chaque chose a sa propre forme et sa propre énergie ; la biogéométrie étudie les liens entre les formes et les champs énergétiques". A travers l’histoire, deux formes ont une "influence importante sur le champ énergétique humain : la pyramide et l’hémisphère". D’après des radiesthésistes français (Chaumery et De Belizal), ces deux formes émettent de l’énergie, des "vibrations négatives vertes" (sic), et leurs recherches ont démontré que ces "vibrations vertes" permettent à l’homme "de se rapprocher de royaumes spirituels plus élevés". C’est pour cette raison qu’on trouve des pyramides partout, et que les synagogues, les églises et les mosquées ont des coupoles [2]. Un autre spécialiste de biogéométrie, le docteur Ibrahim Karim du Caire, a montré qu’il y a trois qualités fondamentales de vibrations : "négatives vertes", "harmonieuses ultra-violettes" et "harmonieuses dorées" (re-sic), et la composante la plus importante des "champs énergétiques spirituels" est la "négative verte". Les pyramides et demi-sphères produisent cette énergie le long de leur axe central. La composante ultra-violette a un effet relaxant sur le système nerveux ; la composante dorée stimule le système immunitaire, et apporte sagesse et propérité. Bref, les anciens savaient tout cela, d’où leur utilisation de la pyramide et de la sphère (qui est après tout une double demi-sphère).
Chapitre 4 : La pyramide du Soleil de Bosnie
Trois sous-parties : "Visocica" ; "L’expérience d’El Salvador" ; "Campagne de sondages sur Visocica".
M. Osmanagic commence ici par raconter comment son attention a été attirée par la colline de Visocica, et comment il est immédiatement persuadé avoir affaire à au moins une pyramide (voir cet article pour le détail). Dès ce moment, il commence, dit-il, à mener les démarches nécessaires pour obtenir l’autorisation de pratiquer des sondages géologiques, et pour trouver une entreprise capable de les pratiquer. Mais entre temps, quelque chose lui dit qu’il lui faut retourner en Amérique, au Salvador.
Dans ce pays, l’auteur a visité 5 sites archéologiques en cours de fouilles ou de reconstruction, qui lui ont, dit-il, beaucoup appris pour le futur projet "pyramide du Soleil". Première étape à Joya de Ceren, la "Pompéi du Nouveau monde", ville maya enfouie par une éruption et découverte en 1976 ; deuxième étape, le "parc archéologique" de San Andres, où des pyramides sont en cours de "reconstruction" ou restauration ; ensuite la ville de Cihuatan, puis celle de El Tazumal (encore des pyramides en cours de reconstruction), et pour finir celle Casa Blanca. Si ses visites dans ce pays n’ont sans doute pas ajouté grand-chose aux connaissances de l’auteur sur les pyramides, il est clair en revanche que son projet en est directement issu, depuis la façon de fouiller une pyramide totalement enfouie, jusqu’à l’idée d’un "parc archéologique" et de la reconstruction des pyramides.
C’est ensuite le retour en Bosnie : M. Osmanagic obtient l’autorisation de procéder à des sondages géologiques, sous le contrôle du Musée de Visoko qui est en quelque sorte le garant du respect des procédures scientifiques. A son arrivée à Visoko, il obtient une "carte géodésique" qui confirme, dit-il, ses intuitions : forme pyramidale, "marches" sur trois faces, orientation selon les points cardinaux... (je vous laisse juger sur pièces sur l’image ci-dessous).

Suit alors un long développement sur le déroulement des six forages pratiqués en août 2005, agrémenté de très nombreuses photos qui ne révèlent guère que la fascination de l’auteur pour la foreuse et les "carottes" de terre et de rocher qu’elle ramène. Viennent ensuite les résultats de ces sondages (analysés plus précisément dans un autre article) et de leur analyse par une "géologue locale connaissant bien la région et ayant 25 ans d’expérience dans la pratique des forages profonds" (il s’agit de Mme Nukic, devenue ensuite membre de la Fondation). L’auteur présente les "anomalies" repérées dans ces sondages, illustrées de photos des "carottes". Parmi ces photos, une "pierre marron, polie, qui décorait une pièce souterraine de la pyramide" :

Quelques échantillons de ces forages ont été montrés à diverses personnes (une sédimentologue de Bosnie, un scientifique du Musée de Sarajevo, un spécialiste en géologie sédimentaire de l’Université de Houston) ; apparemment nul n’y a trouvé grand-chose d’intéressant. D’après l’auteur la "pierre polie" faisant office de "décor d’une salle souterraine" devrait faire l’objet d’une future analyse.
L’auteur pose ensuite la question fondamentale : "pourquoi est-ce une pyramide, et non une formation naturelle ?" Il y répond aussitôt en affirmant que la nature ne produit pas de collines "aux formes parfaites", c’est donc les hommes d’un lointain passé qui ont édifié cette pyramide, "peut-être sur une base naturelle". Deuxième question : "quand et en utilisant quelle technologie" ces travaux ont-ils été faits ? Réponse : c’est la même que pour Silbury Hill, le Pérou et Baalbek, et l’auteur de renvoyer à ses autres oeuvres, et donc à l’explication "atlante". Suivent des détails sur la construction de la pyramide (pyramide à degré recouverte de blocs de grès poli ; sur la plate-forme sommitale se trouvait, comme sur beaucoup de pyramides d’Amérique Centrale et du Sud, un temple construit en bois...). Encore une question importante : cette pyramide était-elle utilisée pour des sacrifices humaines, comme celles des Aztèques ? Réponse de l’auteur : il a "le sentiment" que ce n’était pas le cas. Il a également "le sentiment" que ses constructeurs ne l’ont pas utilisée longtemps : normal, puisque ceux-ci venaient de l’Atlantide, qui a disparu dans le fameux cataclysme d’il y a 12000 ans...
Et l’auteur termine ce chapitre par une copie de la lettre (qui elle n’évoque pas du tout l’Atlantide !) qu’il a adressée suite à ces premières recherches à M. Hodovic, directeur du Musée de Visoko, dans laquelle il lui demande d’approuver un projet de recherches sur 5 ans, en insistant sur le fait que les retombées positives seront tellement importantes qu’elles assureront un avenir radieux à la fois au Musée, à la ville de Visoko et à toute la Bosnie-Herzégovine.
Chapitre 5 : Le bassin Adriatique, joyau de l’archéologie mondiale
Ce dernier chapitre commence par une tentative de l’auteur de rattacher les ruines du site de Gradine Osanica (la ville hellénistique de Daorson, qu’un autre auteur (en) avait tenté, lui, d’identifier comme les ruines de Troie) à une période beaucoup plus ancienne (fin de l’ère glaciaire encore une fois) et d’en faire un élément de la présence atlantienne en Europe - et de leur réseau énergétique. Il s’appuie pour cela essentiellement sur la forme des murs, construits de blocs aux formes diverses, "typique des constructions préhistoriques des civilisations de Lémurie et de l’Atlantide".
Même chose pour le site illyrien d’Asseria (Benkovac) où d’après lui, les murs qui n’ont pas été "transformés" par la restauration du site portent bien les marques d’une architecture plus ancienne ; ainsi que pour le site, illyrien également de Varvaria (Bribirska Glavica). Dans tous ces cas, M. Osmanagic revient sur la forme des pierres et des murs, exemple :

Source
Annexes
L’ouvrage de M. Osmanagic se termine par deux annexes.
La première est de Jovo Jovanovic, et concerne les "anneaux métalliques" censés être répandus un peu partout en Bosnie ; M. Jovanovic fait la liste de tous les endroits où "il a entendu dire" qu’il y avait des anneaux, où "il y avait autrefois un anneau" mais il n’y est plus... Il pense que ces anneaux servaient à attacher les bateaux à une époque où le niveau de la mer était beaucoup plus élevé, c’est-à-dire à l’époque du Déluge biblique, dont, dit-il, "presque tous s’accordent à reconnaître aujourd’hui qu’il n’est pas qu’une légende", ou du moins à l’époque d’un des déluges, puisque M. Jovanovic considère qu’il est "sûrement exact" qu’il y en a eu plusieurs (dont un bien sûr date de 12 000 ans, au moment de la chute de l’Atlantide). Ce qui signifie que la science officielle nous trompe quant au moment de l’invention des métaux...
La deuxième annexe est rédigée par Bojan Zecevic, qui nous parle de Medun, un village illyrien situé près de Podgorica au Montenegro, et plus précisément de deux murs du petit musée de Medun, qui sont, dit-il "beaucoup beaucoup plus vieux" que le reste du site, et dont la technique de construction (des blocs de taille différente mais si bien agencés qu’on ne pourrait "glisser une lame de rasoir" entre deux blocs) rappelle d’une part celle de Daorson, d’autre part celle du Machu Picchu.