Un Agarthien vaut mieux que deux tu l’auras
Article mis en ligne le 14 février 2022

par Laurent Tlacuilo

Dominique Jongbloed est un homme aux multiples casquettes. Ecrivain, explorateur, directeur d’une médiathèque, dirigeant de holdings, inventeur de drones aux capacités techniques incroyables. A suivre son actualité Facebook le temps de quelques semaines, on constate une frénésie d’activités : une future expédition succède à la publication d’un livre, et croise la route de multiples fusions d’entreprises, au milieu d’appels aux dons.

Le professionnel

« Tu m’as choisi parce que je suis beau, et crac ! v’là qu’en plus c’est un cerveau le mec. »
Cent mille dollars au soleil

Dominique Jongbloed, c’est comme Bébel : il change de rôle avec trois accessoires. Un flingue en plastoc, un casque colonial, une clope au bec, voilà une nouvelle biographie à accoler aux anciennes. Hagiographique, toujours ! C’est l’aventure, sur terre, dans les airs…

Dans les airs, c’était le cas autour de 2018-2020 notamment, avec son drone révolutionnaire. Jugez plutôt : pour son expédition « Magellan », la machine de 66 kilos est dotée de 3000 heures d’autonomie, 12 caméras, avec du thermique, du zoom 1200x, et dont la maquette devait être présentée. L’attente était à son comble, le public en émoi.

Au lieu de quoi, à part des drones écrasés en Iran et aux alentours qui ont suscité quelques tensions géopolitiques, rien. Toutes ces missions nullement documentées se sont soldées par des échecs. Encore en juillet 2020, il était question d’un crash de l’appareil en Méditerranée : « On vous en dira plus très prochainement ». Mais aucun détail n’a jamais été donné, comme d’habitude.

Vous êtes candide, on vous donne envie, un peu d’étoiles : vous espérez Adrien Dufourquet, l’homme de Rio, voltigeur, acrobate, et paf ! on se retrouve à écouter une histoire de Bob Saint-Clar, sur la fin, avec son auteur qui tapote à la machine sans grande conviction, odeur de whisky rance et de tabac froid, les trompettes mexicaines tristes en fond sonore – quelle plaie.

L’ennui avec notre aventurier, c’est qu’à défaut de s’accrocher à des hélicoptères en vol ou de sauter entre deux immeubles, il joue surtout les narrateurs face caméra en écorchant le nom de « Göbekli Tepe », et ses découvertes restent tellement secrètes qu’on ne voit pratiquement jamais à quoi elles ressemblent. Pour le décor, quelques babioles touristiques et des lieux à une vingtaine de kilomètres à la ronde assurent l’essentiel.

Classe tous risques

« Pleins gaz, je tire le manche en souplesse, l’appareil monte, monte, monte. Brusquement : l’avion en flammes ! Sous moi, 3000 mètres de vide. Suspendu par la mâchoire, j’avais envie de rire. »
L’homme de Rio

Face à ces échecs aériens et à un filon devenu tellement exagéré qu’il devenait probablement urgent de changer le narratif, Dominique Jongbloed revient à un autre récit plus aventuré qu’aventurier. Cette fois, on ne s’envoie plus en l’air, on plonge en eaux troubles !

A quelques reprises, il lui est arrivé d’évoquer sur Facebook des velléités de chasseur d’épaves, mais à partir de 2019, les choses semblent s’accélérer, et en 2021 cela devient presque frénétique – comprenez : messages sur Facebook, nouvelle expédition au pied levé, promesses de trésors, appels récurrents pour de futurs assistants.

Adieu le couvre-chef Traveller d’aventurier, troquez le tout pour un bonnet rouge (et rouge bonnet), le tour est joué, Long John Cousteau est dans la place.

 Mai 2021 : Coup de gueule contre le Département des Recherches Archéologiques Subaquatiques et Sous-Marines (DRASSM) à qui il dit proposer depuis 6 ans un dossier sur le supposé cimetière marin – et menace faute de réponse rapide de transmettre le dossier qui l’encombre « au premier chasseur de trésor sous-marin venu ».
 Juillet 2021 : Jongbloed cherche à récolter près de 3000€ pour acquérir un véhicule sous-marin téléguidé.
Septembre 2021 : Il cherche à louer un bateau pour l’expédition afin d’embarquer six personnes. Ce sont parmi les « dernières démarches avant le lancement de l’expédition ». Le repaire de la murène, sans le Marsupilami !
 Novembre 2021 : L’aventurier a enfin une carte des fonds marins manquante pour y placer les points GPS du cimetière sous-marin.
 Décembre 2021 : Prolixe, Dominique Jongbloed explique que la découverte de non plus un mais deux cimetières sous-marins remonte à 1982 et donne tout un tas de détails. Quant à l’exploration, elle est désormais envisagée avec une « soucoupe plongeante » grâce à l’IFREMER, et avec l’aide du DRASSM avec qui il s’est vraisemblablement réconcilié. La vie aquatique de Steve Zissou, en vrai de vrai, juré craché !

Le souci, c’est que Dominique Jongbloed connaît aussi bien la plongée sous-marine que Patrice Pooyard lorsque ce dernier évoque la possibilité de respirer correctement par 80 mètres de profondeur dans son film Perception.

A bout de souffle

« Après avoir bouffé pas mal de kilomètres, ils arrivèrent en vue du désert de Bayouda qu’ils devaient traverser avant d’atteindre Khartoum. Zut ! ça manque d’ombrage, maugréaient les Pieds Nickelés en s’aventurant dans cette plaine de sable sous un soleil de feu. On serait bien mieux à l’ombre d’une demi-brune sans faux col et bien tassée. »
Pierrot le fou

Dans un premier temps, Jongbloed souhaitait former une équipée avec des personnes de niveau 2 ou 3 en plongée. Cela n’est légalement pas possible : la plongée sous-marine est un sport à risques.

C’est indiqué dans le code du sport : « La pratique de la plongée est placée sous la responsabilité d’un directeur de plongée présent sur le site qui fixe les caractéristiques de la plongée et organise l’activité. Il s’assure de l’application des règles définies par la présente sous-section ». Sans les qualifications suffisantes, il est impensable de vouloir mener la moindre expédition.

Un niveau 2, cela ne plonge pas en autonomie au-delà des 20 mètres de profondeur, et il ne pourra pas dépasser les 40 mètres même en étant accompagné. En cas d’exploration, c’est un niveau 5 qui est requis, rien de moins !

L’aventurier ne fait pas dans l’utile, il fait dans le romanesque.

Chaque aventure de l’explorateur-aventurier-écrivain ayant droit à son appellation rutilante et trébuchante, pour celle-ci, ce sera « Mediterraneo Deep Exploration ». Et, lorsqu’en décembre 2021 il finit par détailler son cimetière sous-marin désormais dédoublé d’un claquement de doigts, les proportions que Jongbloed décrit ont de quoi rendre suspicieux...

L’habillage se fait éclatant, rutilant, flamboyant, mirifique. Le Titanic à côté, touché coulé, c’est oublié. Plusieurs épaves antiques, un certain nombre de bâtiments de l’époque moderne, et un navire métallique. Vous en voulez encore ? Des amphores antiques, des canons du XVIe-XVIIe, des objets en tout genre disposés aux alentours, un vrai Triangle des Bermudes sauce calanques. De quoi faire frétiller le premier archéologue venu, tout ça entre 10-15m (c’est pas très précis) et 76m (ça l’est sacrément) de fond.

Et pour ceux du fond qui ne sont pas encore alléchés, manomètre avec la flèche à droite pression max, combi de néoprène enfilée, crachats dans le masque déjà rincés à l’eau de mer, et les pieds palmés qui clapotent en rythme façon otarie devant son hareng frais, accrochez-vous les loulous, on va parler flouze : l’amphore antique intacte (et toc !) sur le marché de l’art, c’est du 2500€ ! Et là, de l’amphore intacte y’en a, expertisée VIe siècle avant JC, à moitié par l’œil affuté de Jongbloed, à moitié par les plongeurs amateurs-découvreurs-anonymes de 1982.

Parce qu’on ne peut pas s’attribuer toutes les découvertes du monde non plus, et que dans un élan de solidarité, les loustics de 1982 ont filé les clés à Jongbloed ; emballé c’est pesé, que l’explorateur aille donc déclarer tout ça à leur place, depuis 40 ans bientôt qu’ils auraient situé les fameux tréfonds foisonnants, ce serait idiot de retourner s’y noyer pour si peu.

La scoumoune

« Faites pas attention les gars, ça a l’air comme ça un peu vif, le genre indépendant, mais ça vous mange dans la main. »
Cent mille dollars au soleil

Avant même de rentrer dans la description marine des lieux, le seul inventaire des épaves prend déjà l’eau. Une épave antique « entière, bien conservée », c’est rare. Deux côte à côte, c’est improbable. Deux côte à côte, entières, en Méditerranée, c’est impossible. Et si en prime l’une au moins date comme les prétendues amphores avoisinantes du VIe siècle avant JC, ça devient grotesque.

Parmi les raretés découvertes sous l’eau, l’une des plus belles est un bateau de commerce grec daté de 400 avant notre ère, en mer Noire, par deux kilomètres de fond. Autrement, une autre épave en bon état connue, c’est celle de Kyrénia, un autre navire marchand grec de la même période, au large de Chypre. Rien de vraiment pertinent antérieur au quatrième siècle minimum. Autrement, fierté du Sud français, on peut évoquer l’épave découverte dans le Rhône à proximité d’Arles, en 2004, et exposée après un long et minutieux travail d’extraction au Musée de l’Arles antique – on parle ici d’un navire plus récent, de la période gallo-romaine.

Dans les cas de la mer Noire et du Rhône, les conditions sont bien plus clémentes qu’en Méditerranée. Pour espérer mettre la main sur un bateau antique dans un état convenable, c’est grossièrement le même assaisonnement qu’avec du dinosaure : il vaut mieux un environnement vaseux, et des mouvements autour limités pour éviter de détériorer le tout.

Avec un fond marin violent, les chances qu’une épave s’abîme sont démultipliées. A titre d’exemple, j’ai plongé sur une dizaine d’épaves sur la côte Atlantique, de la fin XIXe pour les plus anciennes jusqu’aux années 1960, et l’une d’entre elles a vu un morceau imposant s’effondrer. A cause des courants, d’un filet de pêcheur, d’une ancre ayant tapé dessus, ou d’un homard acrobate, pas moyen de le savoir – mais il s’agit là d’un navire en ferraille et métal ayant moins de 150 ans, par une trentaine de mètres…

La côte d’Azur n’a pas attendu Dominique Jongbloed et ses hommes-grenouilles pour mettre à jour des trésors. Exemple célèbre en 1985, Henri Cosquer découvrait l’entrée de la grotte qui prendra son nom. Pour ce qui est du large, les pêcheurs sont souvent les premiers à suspecter des coins à épave ; il suffit de quelques lignes cassées, un filet coincé. Avec des appareils de sondage en mer, un changement brutal de profondeur indiquée sur quelques mètres peut signaler un lieu potentiel d’exploration. Toutes les épaves sur lesquelles j’ai plongé en Atlantique ont été inventoriées par le club de plongée ainsi, ou alors c’est directement le service archéologique régional qui a signalé aux clubs locaux qu’ils avaient fait le tour de ces épaves et nous en a communiqué les coordonnées pour agrandir la liste des sites sur lesquels aller plonger.

Vanter plusieurs épaves antiques bien conservées, cela tient de la mythologie. Qui plus est par seulement 10-15 mètres de fond seulement et avec une telle foire d’objets autour ! Elles auraient déjà été signalées depuis un bail. La visibilité en Méditerranée est bien meilleure qu’en Atlantique. Alors de l’Antique accolé à des canons, avec des amphores, lampes à huile et tout le toutim, ça se saurait.

Là, Dominique Jongbloed joue les aveugles des profondeurs : particules en suspension, balancement marin continu dans les tympans, purée de pois avec 20 centimètres de visi malgré le phare de plongée et ses lumens à griller du plancton, c’est la nuit des Long John Cousteau.

La mer à boire

« Bon, si j’ai bien compris, on part plus.
 Ah minute, minute, y a encore 500 briques à prendre. »
L’incorrigible

Mais le ridicule ne s’arrête pas là.

A partir de sa description dithyrambique soi-disant faite en 1982, Jongbloed détaille des amphores et des ossements humains ensablés dans 60cm – quelle précision !

Certaines épaves antiques par 10-15m donc, et une exactement à 18m. Sacrément gonflé d’avoir un chiffre fixe comme cela. D’accord, en Méditerranée, l’amplitude de la marée est réduite par rapport à l’Atlantique, et on dégobille moins par-dessus bord le temps de rejoindre le site de plongée, mais à 6 heures d’écart, difficile de penser que la profondeur ne voudrait pas varier d’un bon mètre !

Même problème avec son bâtiment en métal qui « repose par 76m de fond ». Comment l’affirmer de façon si péremptoire ? Et surtout, comment le voir ?

Parce que, toujours le même couplet, la Méditerranée, c’est plus clément que l’Atlantique, mais enfin, plus on s’enfonce en profondeur, plus la lumière naturelle est absorbée : les couleurs s’atténuent. Dès la vingtaine de mètres dépassés, les tons sont sacrément assombris, dans les vert-bleu. En prime, un plongeur à l’air ne doit pas dépasser les 60 mètres, sans quoi il risque de subir les effets toxiques de l’azote (ceux ignorés par Pooyard dans son couplet sur la respiration humaine). Difficile alors à cette profondeur de distinguer les restes d’un bateau qui reposerait une quinzaine de mètres plus bas…

34-36 mètres de fond, conditions optimales – images L T
38-40 mètres de fond, bonnes conditions – image L T

Mais, plus improbable encore dans le descriptif, et sûrement l’élément le plus grotesque : « Plusieurs autres épaves antiques par 10 à 15m de fond. Il semble également que plusieurs navires du XVIe et XVIIe siècles aient naufragé dans ces endroits mais leurs épaves semblent profondément enfouies sous une masse de sable évoluant au gré des courants. Ce ne sera pas facile de les extraire de cette masse de sable… »

Malgré son expérience de baroudeur, connaisseur des savoirs de l’Agartha et des antédiluviens, Dominique Jongbloed nous explique sans sourciller un instant que dans ce cimetière naval des merveilles, les bateaux les plus récents et les plus imposants sont situés sous les navires antiques et les moins hauts. C’est perché !

Mais après tout, soyons bienveillants, accordons-lui le bénéfice du doute pour cette fois. Au pire, on pourra toujours accuser les narvalos plongeurs de 1982, le naval c’est pas leur came, la précision a planté, ils ont mal inventorié les fonds, ils avaient piqué le matos défectueux de Jacques-Yves, ou allez savoir quelle autre explication. Bien – il reste donc à aller explorer toutes ces pépites marines avec une soucoupe plongeante, l’assistance du ministère de la Culture et de la Marine Nationale s’il le faut, même si toute cette histoire prend une pente glissante. Pas le temps de tergiverser, c’est l’aventure qui appelle…

…mais soudain, c’est le DRASSM !

Le guignolo

« Et toi finalement, tu sais ce que tu es ?
 Moi je suis un homme sexuel.
 Tu parles. Moi je sais ce que tu es mais toi tu ne le sais pas.
 C’est vrai, je suis un vaste point d’interrogation face à l’horizon méditerranéen. »
Pierrot le fou

A plusieurs reprises, Dominique Jongbloed a demandé un soutien financier et matériel pour cette expédition (et pour un bon nombre d’autres – tout aussi invisibilisées a posteriori, ou toujours en cours depuis des années, et aux proportions régulièrement revues à la hausse).

 Juillet 2021 : Appel à des sponsors, il faut 2900€ pour acquérir le véhicule sous-marin, selon les photos, un appareil de la marque Chasing Innovation.
 Septembre 2021 : Il faut trouver un propriétaire de bateau pour se joindre à l’équipée.
 Février 2022 : A nouveau, il faut 3000€ toujours pour acquérir le drone sous-marin, et acheter du matériel. Un « crownfunding » (sic) est lancé, dans les exactes mêmes conditions que six mois plus tôt, via Paypal.

C’est là que tout valdingue, il y a un peu moins d’une semaine.

A plusieurs reprises, Dominque Jongbloed avait évoqué le DRASSM. Pour indiquer leur futur soutien, se plaindre d’eux, invectiver l’un de ses membres Michel L’Hour, ou partager la copie d’une « déclaration de découverte de bien culturel maritime » qui aurait été envoyée au DRASSM et à la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM).

Début février 2022, il remet donc le couvert mais il veut partir avec l’argenterie ! l’erreur du débutant. Le DRASSM est cette fois-ci mentionné comme un partenaire officiel : « La (sic) DRASSM nous assiste techniquement mais ne peut nous fournir cet équipement et nous devons préalablement à toutes ces fouilles certifier la réalité de chacune des épaves des 2 cimetières sous-marins. Merci à toutes et tous pour votre aide ». Et de conclure sur une tirade passive-agressive, « Merci et honneur à la petite centaine de fans qui font régulièrement un effort… et honte aux profiteurs parmi les 6200 autres suiveurs qui veuillent (sic) toujours avoir plus sans jamais participer ! »

Sauf que l’information remonte auprès du DRASSM. Qui n’a jamais soutenu d’une quelconque façon la « Mediterraneo Deep Exploration » de Jongbloed. Son directeur indique sur les réseaux et relaie la déclaration suivante : « Alerte à une tentative d’escroquerie. Cette collecte de fonds se prévaut du soutien du DRASSM. Il n’en est rien ; la prétendue opération annoncée n’est pas déposée et ne peut pas faire l’objet d’une autorisation. Facebook et Paypal sont saisis. »

Jongbloed est publiquement désavoué. Tout le récit de l’aventurier toulonnais s’écroule, mais lui ne se démonte pas. Changement de fusil d’épaule, l’aventurier évacue en loucedé les mentions du DRASSM de son message initial. Mais l’explorateur se remonte les manches, il en a ras la casquette de voir son récit flancher, et brosse une autre histoire par-dessus : le DRASSM « cherche à nous spolier de nos découvertes », et d’enchaîner les poncifs, lettre avec AR, copie au Ministère, compétences juridiques, « dans la mesure où nous avons découvert 19 épaves » (les choses se précisent encore plus, et Jongbloed se qualifie désormais de découvreur) « je compte demander au tribunal la condamnation du DRASSM (…) pour spoliation manifeste ».
Ca s’irrite, ça s’énerve, ça éructe. Dossiers aux médias, aux institutions, « le DRASSM se comporte comme les forbans qu’ils disent combattre. Ce ne sont rien de moins que des pilleurs de tombes qui utilisent des procédés de voyous pour s’emparer de la moindre découverte ». Tenez-le-vous pour dit !

En attendant, l’imaginaire jongbloedien peut se mettre en veille, il est désormais inutile d’assurer un suivi de l’expédition : « Nous suspendons cette campagne le temps du procès que nous lançons contre le DRASSM pour spoliation de découvertes ».

Trois jours plus tard, nouvelle lamentation financière : « Vous savez combien m’a coûté l’acquisition des Carnets du major Weasley ? Non, bien sûr ... 50.000 euros ! Vous savez combien ont couté les deux expéditions en Bosnie ? 130.000 euros. J’ai des tas d’exemples comme cela. L’exploration, la vraie, pas celle qui vous régale mais qui est d’une futilité sans nom, digne des woke et de la Cancel culture, c’est onéreux au possible et c’est un combat de tous les jours de trouver les fonds. Vous pensez que j’exagère ? Regardez donc du côté de l’un des rares investigateurs que je considère comme authentiques : Patrice POUILLARD. Il a besoin d’une somme loin d’être négligeable pour réussir son nouveau film plein de promesses. Il faut l’aider car son travail est de qualité et son but louable. »

La boucle est bouclée, l’aventurier de l’improbable lance des lauriers au réalisateur coach en philosophie de l’impossible. Les deux ignorants du monde sous-marin se retrouvent autour du même feu de camp, à nous raconter leurs réponses sur la vie l’univers et le reste.

A défaut de les voir jouer les marsouins des profondeurs, on attendra impatiemment le prochain numéro de margoulin maritime, et peut-être une action du DRASSM pour couler les ambitions de l’explorateur. L’Agartha, c’est pas pour cette fois !

Circonspect – Chacun secoue l’autre –
Et chacun – ouvre les yeux –
De peur que le Fantasme – ne soit faux –
Et que la blême Surprise
Ne le fige en Stèle de Granit –
Avec juste une ère – un nom –
Et peut-être une phrase en Egyptien –
Rêver – est plus prudent –

Emily Dickinson, Car l’adieu, c’est la nuit

Laurent Tlacuilo – février 2022


Merci à Etienne et Benoît pour quelques références chronologiques de l’aventurier-explorateur !

Sources :

20 Minutes « Marseille : Comment préserver les épaves face aux pillages et aux tempêtes ? » :
https://www.20minutes.fr/planete/2649935-20191113-marseille-comment-preserver-epaves-face-pillages-vers-marins-tempetes

Figaro nautisme « Plongée : que faire si vous trouvez un trésor englouti ? » :
https://figaronautisme.meteoconsult.fr/actus-nautisme-escales/2015-07-13/35158-plongee-que-faire-si-vous-trouvez-un-tresor-englouti

Wikipédia :
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89pave_de_Kyr%C3%A9nia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grotte_Cosquer

France Info « Un navire antique, plus vieille épave « intacte du monde, découvert en mer Noire » :
https://www.francetvinfo.fr/culture/patrimoine/archeologie/un-navire-antique-plus-vieille-epave-intacte-du-monde-decouvert-en-mer-noire_2999507.html
Et le Black Sea Maritime Archaeology Project, à l’origine de la découverte :
http://blackseamap.com/

Cairn « L’épave miraculeuse d’Arles » :
https://www.cairn.info/revue-le-journal-de-l-ecole-de-paris-du-management-2018-2-page-8.htm
Et le site du Musée Départemental Arles Antique :
https://www.arlesantique.fr/

Plongée Découverte « Vision dans l’eau »
http://plongeedecouverte.free.fr/visiondansleau/index.html

Poisson Pilote « 10 consignes à respecter lors d’une plongée sur épaves »
https://cours-plongee.com/10-consignes-a-respecter-plongee-sur-epaves/

Fascicule FFESSM Méditerranée (2019) :
https://preventionete.sports.gouv.fr/Plongee

Alain Foret, Plongée plaisir 4, 2017