"An outstanding team of experts" : c’est ainsi que M. Osmanagic présente sa nouvelle équipe dans une revue publicitaire (en et de) [1] destinée aux "élites" d’Europe. Nouvelle, effectivement, car il ne reste plus grand monde des premiers participants au projet : la totalité des quelques scientifiques que M. Osmanagic avait réussi à attirer a en effet déserté assez rapidement (voir ici ou là) ; depuis l’été 2008 et le départ de M. Andrew Lawler, assez mécontent du traitement infligé à ses rapports scientifiques, la "Fondation Pyramide du Soleil de Bosnie" se retrouvait dans la situation quelque peu inconfortable de devoir pratiquer des fouilles archéologiques sans archéologues !
Il a donc fallu à M. Osmanagic réunir une nouvelle équipe pour poursuivre les fouilles et encadrer les volontaires du chantier international (en) organisé en 2010 et qui doit être renouvelé en 2011 (en) [2]. Qui sont donc les "experts" rassemblés par la Fondation pour animer et encadrer le "plus grand projet archéologique du siècle" ?
Le successeur de M. Lawler comme "archéologue responsable", de fin 2009 à juin 2010, est un certain Mislav Hollos. Il apparaît dans les nouvelles de la Fondation à partir du 8 décembre 2009 (bs), est mentionné régulièrement comme "leading archaeologist" dans les mois suivants, signe un rapport (bs) [1] sur quelques pierres aux formes bizarres trouvées dans le tunnel de Ravne en février 2010, puis disparaît complètement du site à partir du 14 juin (bs) où il est mentionné pour la dernière fois. On peut dénicher quelques bribes d’informations sur les causes de cette "disparition" sur un forum italien (it) où l’on apprend qu’il a été renvoyé "sommairement" fin juillet 2010 pour avoir "essayé de préserver le plus possible la structure du tunnel de toute contamination touristique" ; ainsi que dans les commentaires de ce blog (it), où l’auteur indique que M. Hollos a été licencié parce que "M. Osmanagic s’est rendu compte qu’il n’était pas capable d’effectuer les fouilles scientifiques devant permettre de démontrer l’existence des pyramides".
Il faut dire que Mislav Hollos, contrairement à ce qui était affirmé sur les pages de la Fondation, n’est pas un archéologue. Il a bien un diplôme d’Histoire de l’Art et Archéologie (en) de l’Université de Zagreb, mais sa spécialité n’est clairement pas l’archéologie puisque le sujet de son mémoire portait sur "la Comedia Dell’Arte dans l’oeuvre de Jacques Callot" (hr). M. Hollos est un artiste, musicien (en) et surtout photographe et peintre (hr). Parmi ses sujets privilégiés, on trouve les OVNIs (hr), et surtout ce qu’il appelle les "êtres de lumière" (hr) (les orbes tels que ceux qu’on peut semble-t-il assez souvent photographier (en) dans le tunnel de Ravne), ainsi que les jeux de la nature qu’il appelle "natural artefacts" (en). Je suppose que concernant ces deux derniers phénomènes, il a dû être servi durant les quelques mois qu’il a passés à Visoko : c’est à se demander si sa participation au projet de M. Osmanagic n’avait pas uniquement pour but de lui procurer du matériel pour son travail d’artiste. En tout cas il a exposé (hr) quelques uns de ces "artefacts naturels" à Zadar en Croatie en septembre 2010, dont un qui évoque curieusement les Liesegang Rings dont on trouve de multiples exemples sur Pljesevica :
On peut aimer ou pas la production artistique de M. Hollos - personnellement j’aime beaucoup, même si le côté mystique du discours me chiffonne un peu - mais force est de constater que son court séjour comme "leading archaeologist" de la Fondation (séjour qu’il ne mentionne d’ailleurs pas dans sa biographie (en)) n’aura pas laissé beaucoup de traces à l’exception du rapport (bs) [1] mentionné plus haut, où il tente laborieusement de démontrer que des pierres (qualifiées sans aucune justification de "sculptures en céramique") trouvées dans le tunnel de Ravne :
seraient en fait des modèles réduits de la colline de Krstac :
Sans commentaire...
Exit donc, après Andrew Lawler, Mislav Hollos ; il semble que la place de "leading archaeologist" de la Fondation ne soit pas une sinécure. J’espère pour elle que la remplaçante de M. Hollos, Sara Acconci (it), a conscience de ce fait. Mlle Acconci est une toute jeune (26 ans (it)) diplômée (laurea magistrale) en archéologie de l’Université de Milan (son diplôme ne date que de novembre 2010 (it)), qui semble avoir travaillé essentiellement sur les Etrusques, comme en atteste d’ailleurs le choix de son pseudo (Nuzinaia, d’une inscription sur un plat étrusque). Elle ne semble avoir aucune publication à son actif, et une seule communication, en collaboration avec Veronica Duranti, lors d’une session organisée par le professeur Giovanna Bagnasco Gianni (it), pendant le Congrès international d’archéologie classique de Rome en 2008, communication portant sur des céramiques du site de Tarquinia. Quelles que soient par ailleurs les qualités de Mlle Acconci, on est donc loin de la "remarquable expertise" avancée par M. Osmanagic, puisqu’on a affaire à une archéologue débutante qui reconnaît sur son blog (it) avoir été à la recherche de n’importe quel job en archéologie vue la difficile situation des jeunes diplômés dans cette branche en Italie.
Venue donc à Visoko le 12 juillet dans le cadre du chantier international ouvert pour l’été 2010 par la Fondation, dès le 3 août (it) elle annonce être en charge des excavations dans le tunnel de Ravne, puis, suite au départ "brutal" de l’archéologue en titre, elle se retrouve propulsée le 6 août (it) à la tête de la totalité des fouilles et de l’organisation des volontaires, avec proposition de rester à Visoko y compris après la fin du chantier avec la responsabilité de diriger les fouilles (it). Si l’on peut parfaitement comprendre l’enthousiasme de Mlle Acconci à cette proposition (de même que celui de M. Lawler deux ans plus tôt : quel jeune archéologue, plutôt que de vivre des années de galères et de précarité, ne rêverait d’une telle offre, sans parler des interviews dans la presse et à la télévision locale (it)...), cela en dit quand même très long sur le fonctionnement de la Fondation !
Reste à savoir comment Mlle Acconci va gérer ces fouilles dont elle a pris la responsabilité ; elle semble enthousiaste et pleine de bonne volonté, et bien décidée à appliquer sur le terrain les méthodes scientifiques qui ont toujours fait défaut aux travaux de la Fondation (voir par exemple son long commentaire (it) à la suite de ce post (it)). Reste qu’elle me paraît faire pour le moment preuve d’un peu de naïveté, et d’un certain manque d’esprit critique, pourtant indispensable dans un contexte aussi controversé. J’en prendrai deux exemples : pour le premier, le fait qu’elle reprenne sur son blog (it), sans aucun recul, le pseudo-article de The European Union Times que j’ai évoqué ici, et qu’elle y voie une confirmation de l’existence des pyramides, me paraît extrêmement inquiétant de la part de quelqu’un qui se réclame de la méthode scientifique. On trouve un deuxième exemple dans les commentaires (it) de ce même article sur son blog : à un commentateur qui mentionne (it) le grand amateurisme des fouilles menées à Visoko lors de son séjour comme volontaire quelques années plus tôt, elle répond (it) en l’accusant de mentir et en affirmant que les fouilles n’ont jamais été ouvertes aux volontaires profanes avant 2010, fait qui lui aurait été confirmé par M. Osmanagic lui-même dans un mail. Il aurait pourtant suffi à Mlle Acconci de jeter un coup d’oeil sur le site de la Fondation, ce qui lui aurait permis de comprendre par exemple, rien que pour l’année 2006, par qui ont été réalisées les "100 000 heures de travail" consacrées aux fouilles. Au hasard : une vingtaine d’étudiants en sciences politiques, un psychologue autrichien et des volontaires finlandais, une dizaine d’anciens combattants de Srebrenik, un designer italien, deux touristes danois, 31 mineurs de Banovic, un étudiant journaliste égyptien, une ingénieur croate, une avocate de Zagreb, 41 citoyens de Krupa, une cinquantaine d’anciens combattants, des volontaires du forum des jeunes de Kakanj... Et si cet inventaire à la Prévert ne suffit pas, voici par exemple le blog d’une volontaire (en) de la première heure, qui publie une lettre d’avril 2006 de l’employée de la Fondation responsable de l’organisation et du recrutement des volontaires...
Donc, si j’avais des conseils à donner à Mlle Acconci - ce qui n’est pas le cas bien sûr, mais je vais les lui donner quand même :-), ce serait : 1) prendre cum grano salis tout ce que lui dit M. Osmanagic ; 2) demander la plus grande transparence en matière de résultats d’analyses et autres documents, et ne pas hésiter à soumettre ces documents à avis contradictoire ; je serais curieuse de savoir par exemple si elle a pu consulter la fameuse analyse de l’Institut Polytechnique de Turin... 3) prendre la peine de contacter quelques uns des anciens employés de la Fondation, comme par exemple M. Lawler, afin de ne pas se contenter de la version donnée par M. Osmanagic de l’historique de leurs relations... Bien sûr, de telles démarches ne seront pas forcément du goût de M. Osmanagic, mais il y a de toutes façons de fortes chances que Mlle Acconci se heurte très vite aux limites de "l’ouverture d’esprit" de son employeur le jour où ses résultats cesseront d’être compatibles avec les théories de celui-ci, comme c’est arrivé à d’autres...
Mlle Acconci n’est pas la seule jeune diplômée à avoir participé au chantier de volontaires de l’été 2010. C’est aussi le cas d’un autre jeune "archéologue" italien, Riccardo Brett. Bien que présenté comme le "Dr Ricardo Brett" (en) [1] de l’Université de Venise, M. Brett n’est titulaire que d’une licence (it) (laurea triennale, qui cependant donne bien en Italie droit au titre de "Dottore"), qui plus est une licence d’histoire juive plutôt que d’archéologie, puisque son sujet était "la naissance de la culture et de la religion hébraïques à l’époque de la captivité à Babylone" (voir la mise à jour du 20 février ci-dessous) ; apparemment il suffit d’un simple diplôme de premier cycle en histoire pour être promu "archéologue" à Visoko. Là encore, on peut comprendre qu’un jeune étudiant à la recherche d’un job (M. Brett postulait (it) en 2009 pour un poste d’enseignant à Londres) ne se pose pas trop de questions s’il a l’occasion de passer quelques semaines d’été en Bosnie, nourri, logé, et dans une ambiance sûrement très sympathique. Reste que la Fondation publie sur son site le "rapport" (en) [1] de ce jeune homme sur le sondage n°20 de Pljesevica, et que le résultat est assez désolant : une reconstruction totalement délirante de la stratigraphie du sondage, qui prouve que 1) M. Brett ferait bien de consulter quelques ouvrages de sédimentologie et un vrai géologue (voir plus bas) ; 2) l’esprit humain est capable de bâtir sur des prémisses fausses (ici la conviction a priori que toute la structure de Pljesevica est artificielle) un raisonnement logique dont il ne peut plus sortir malgré l’absurdité du résultat [3].
La Fondation affiche la présence de nombreux autres "archéologues" sur son chantier international durant l’été 2010, mais ils ne sont en général désignés que par leur prénom : Francesco, Alfredo... Ce n’est que dans le rapport (en) [1] déjà mentionné de M. Brett sur le sondage n°20 qu’on aura enfin des informations plus précises sur ces archéologues [4]. Annapaola semble avoir terminé ses études secondaires en 2009, et est actuellement en deuxième année à l’Université de Venise (it) ; Alfredo Bertan (it), présenté comme "technicien, spécialiste des structures anciennes", ne revendique sur son profil Facebook qu’une formation technique secondaire en 1977, et ne semble aucunement cité sur le net en relation avec l’archéologie ; Emanuele Fantin (it), technicien également, a une formation secondaire en école hôtelière ; Anela Podrug (en) est en première année d’archéologie à Londres... Il y a également le cas de "l’archéologue espagnol" Fernando Magdalena, qui, de retour de Visoko, participe à une émission de télévision en Espagne (es) (début de la deuxième video). Seul problème : il est absolument impossible de trouver la moindre trace, la moindre publication, d’un archéologue de ce nom. Il y a bien un Fernando Magdalena, de Vigo en Espagne, propriétaire d’une galerie d’art, et un Fernando Magdalena, lui aussi originaire de Vigo, qui était responsable en 2005 d’un "Centro de Investigaciones Psicobiofísicas" (es) et amateur d’OVNIs (es) [5], mais aucun archéologue...
Pour terminer sur cette "remarquable équipe" issue des volontaires de l’été 2010, il faut mentionner M. Richard Hoyle : présenté par la Fondation tantôt comme "géologue" (bs) tantôt comme "étudiant en géologie" (bs), il ne semble pas réellement avoir de diplôme supérieur en géologie. Son profil myspace (en) ne mentionne que des études secondaires dans un "sixth form college" (en), et si l’on trouve bien une trace (en) de son passage à l’Université de Leeds (en 2ème année en 2007-2008), cela ne semble pas avoir débouché sur un diplôme universitaire.
M. Hoyle a fait plusieurs séjours à Visoko durant l’été 2010, où il a apparemment fait fonction de "géologue attitré" de la Fondation, accompagnant M. Osmanagic par exemple dans une rencontre (bs) avec des officiels. Il a participé à la fouille du "sondage n°20", et c’est probablement lui qui est à l’origine des interprétations géologiques plutôt curieuses que l’on trouve dans le rapport évoqué plus haut de l’Italien Riccardo Brett. C’est lui, par exemple, qui a soufflé à M. Brett (page 6 de ce rapport (en) [1]) l’idée que les couches de Pljesevica sont artificielles, en prétendant que, dans le cas de couches naturelles, "les divisions verticales entre les pierres seraient continues à travers toutes les couches", ce qui n’est pas le cas dans ce sondage n°20 :
Or, non seulement il est facile de trouver des exemples de couches naturelles dont les diaclases ne sont pas continues, comme le montrent les exemples ci-dessous :
mais de plus les géologues savent parfaitement qu’au contraire, les diaclases présentes dans des couches sédimentaires n’affectent que rarement toutes les couches de la même façon : la densité des diaclases dépend par exemple de la lithologie, et surtout de l’épaisseur de la couche. Le phénomène est parfaitement connu : plus une couche est épaisse, plus les diaclases sont rares et espacées, et inversement elles sont d’autant plus nombreuses et rapprochées que la couche est mince [6]. Ce qui fait qu’avec des alternances de couches d’épaisseur différente comme sur Pljesevica, il n’est absolument pas surprenant de voir des "divisions verticales" (fractures ou diaclases) qui ne se correspondent pas d’une couche à l’autre. Pour plus d’information, je renvoie à une rapide explication du phénomène dans ce document (en) (paragraphe "Relationships of Joint Frequency to Bedding Thickness in Sedimentary Rocks"), ainsi qu’à cette liste (en) de lectures sur le sujet, très largement étudié par les géologues dans la mesure où la compréhension de la fracturation des roches est essentielle en géologie appliquée (hydrogéologie, géologie pétrolière, carrières...). Mais il semble que les études de M. Hoyle aient laissé de côté cet aspect de la géologie...
Reste que M. Hoyle est par ailleurs très actif, depuis son séjour en Bosnie, sur trois forums où, sous le pseudo de "Truthseeker512", il semble s’être donné pour mission de porter la bonne parole au sujet des "pyramides" de Bosnie. On le retrouve essentiellement sur le forum de David Icke où il anime un très long fil (en) consacré aux pyramides, mais aussi sur deux autres forums "alternatifs" : Projet Avalon, et The Cydonia Institute. Ces fils, et en particulier celui du forum de David Icke, sont l’occasion de quelques belles "perles" pseudo-géologiques de M. Hoyle, par exemple lorsqu’il affirme qu’il est impossible dans la nature de trouver des ripple-marks asymétriques (en) dans des couches d’argile, ou de trouver des couches d’argile (en) entre deux couches de roche dure, ou encore lorsqu’il se révèle incapable d’imaginer que des fentes affectant les couches (en) puissent être des diaclases (donc sans déplacement relatif des blocs) plutôt que des failles (voir aussi plus haut, à propos du rapport sur le sondage n°20), ou qu’il présente les collines coniques des Chocolate Hills (en) comme des tumuli (en)... Malgré un vernis de vocabulaire géologique, il semble donc que les connaissances de M. Hoyle en la matière laissent quelque peu à désirer, et qu’il ne soit par ailleurs guère désireux de les améliorer : lorsqu’un autre participant au fil de discussion, sous le pseudo de "moving finger", pointe ses erreurs (ici (en) sur les ripple-marks, là (en) sur les argiles et les failles, où là (en) sur les Chocolate Hills), M. Hoyle esquive toute discussion et se contente souvent de traiter son interlocuteur de "shill" [7].
D’une manière générale M. Hoyle, qui insiste (en) pourtant beaucoup sur sa formation scientifique, se révèle sur ces forums un adepte de toutes sortes de théories fantastiques, tant sur les "pyramides" que sur d’autres sujets : connexion entre Mars et la Bosnie, construction des pyramides par les extraterrestres, existence des géants, complots pour empêcher la découverte des pyramides allant jusqu’à utiliser des mines, crop circles, pyramides en Ecosse, technologie laser utilisée à Tiwanaku, complots de la NASA et du gouvernement américain, OVNIs en Bosnie, orbes... Bref, M. Hoyle est sans doute le géologue qu’il fallait effectivement à M. Osmanagic : peut-être pas tout à fait "expert" en géologie, mais bien expert en "histoire alternative" et autres vérités cachées par la "science officielle" !
Une "remarquable équipe d’experts", sur laquelle semble-t-il M. Osmanagic s’appuie pour préparer une offensive de charme en direction du public et surtout des investisseurs allemands : publication (en et de) [1] dans le magazine "Tirage Limité", organisation de conférences (en) communes avec Graham Hancock (en), Chris Dunn (en) et Joseph Davidovits (en) dans quatre villes allemandes en février 2011, création d’une société (de) [8] en Suisse et en Allemagne destinée à développer les relations avec d’éventuels investisseurs fortunés... Lesdits investisseurs se révèleront-ils naïfs au point de financer un projet reposant sur "l’expertise scientifique" d’étudiants crédules et de tenants du Grand Complot ?...
Mise à jour - 20 février 2011
J’ai reçu aujourd’hui un mail de M. Riccardo Brett, qui relève un certain nombre de points dans le texte de cet article :
– Il me prie de noter que son prénom est "Riccardo" avec deux c, et non "Ricardo" ; j’ai bien volontiers corrigé, sauf lorsqu’il s’agissait d’une citation du site de la Fondation, où son prénom est systématiquement écrit "Ricardo".
– Il m’informe par ailleurs qu’il est bien titulaire d’une licence d’archéologie et non d’histoire ; dont acte. Je maintiens cependant, d’une part qu’un premier degré universitaire ne me paraît pas vraiment suffisant pour assurer une qualification "d’expert" ; d’autre part que le sujet de son mémoire ("Naissance de la culture et de la religion hébraïques avant, pendant et après la captivité à Babylone"), qui me semble malgré tout ressortir plus de l’histoire culturelle que de l’archéologie, ne le qualifie absolument pas pour offrir une expertise sur la préhistoire des Balkans...
– Il me précise pour finir qu’il dispose d’un travail régulier, et que son séjour en Bosnie n’était pas, comme je le supposais à tort, le fait d’un "jeune étudiant à la recherche d’un job", mais un choix personnel lié à son intérêt pour le sujet. J’en suis très heureuse pour lui, sans être sûre cependant que cette "expérience" puisse lui être d’une grande utilité dans sa carrière professionnelle - si du moins c’est bien dans le domaine de l’archéologie que M. Brett entend poursuivre cette carrière. Je note également qu’en dépit de ce "travail régulier", M. Brett est présenté sur le site de la Fondation (en) comme membre du "noyau permanent de l’équipe de la Fondation" ("permanent core of the Foundation’s team").
Pour le reste, malgré les menaces de procès de M. Brett, je maintiens en totalité mon appréciation sur le rapport qu’il a publié sur le sondage n°20, voir la note n°3 ci-dessous.