Nouvelle tentative d’Abacus
Article mis en ligne le 22 mars 2011

par Abacus

Comme beaucoup d’autres personnes intéressées par la question des Pyramides de Bosnie, j’ai été assez intrigué par les activités du SB Research Group. Et, comme les lecteurs du Site d’Irna le savent probablement, j’ai récemment tenté de trouver des informations sur les liens de ce groupe avec de respectables universités italiennes - sans grand succès malheureusement, comme je l’ai expliqué ici.

Cependant le professeur Debertolis, un des principaux membres du SB Research Group, précise sur son site [1] que des commentaires tels que le mien sont erronés sur de nombreux points [2] [1], et en donne deux exemples : l’avoir qualifié de dentiste plutôt que d’odontologiste, et de pseudo-scientifique plutôt que de chercheur sérieux.

Avons-nous donc commis d’autres erreurs que celles-là ?

En vérifiant à nouveau le site du SBRG, j’ai vu que la page d’introduction précise maintenant :

« Le SB Research Group (SBRG) est un projet universitaire multidisciplinaire ... une équipe multidisciplinaire, qui appartient principalement aux Universités de Trieste - Dipartimento Universitario Clinico di Biomedicina, section Archeologia Odontoiatrica - et de Milan - Dipartimento di Architettura e Pianificazione, Facoltà di Architettura e Società. » (Dans la version italienne : « Questo progetto di ricerca coniuga elementi di due università italiane, Trieste e Milano ... ») [3]. Le texte continue en précisant que le groupe « ... travaille en permanence avec la “Fondation Parc Archaologique : Pyramique du Soleil de Bosnie” pour une étude plus approfondie et la diffusion des résultats obtenus concernant la Civilisation dite de Visoko ».

Les lecteurs sont donc tout à fait excusables d’être souvent restés, comme moi-même dans un premier temps, sur l’impression que le texte renvoyait à l’Université de Trieste (Universitá degli Studi di Trieste) mais aussi à l’Université de Milan (Universitá degli Studi di Milano) ; et que ces deux institutions travaillaient avec la Fondation des Pyramides de Bosnie. Mais en réalité il est fait référence à l’Institut Polytechnique de Milan [4], la plus ancienne université de Milan et sûrement un établissement supérieur très respectable, bien que trois fois plus petite que l’Université principale de Milan (aussi connue sous le surnom familier de "Statale"). On peut noter qu’aucune précision permettant de distinguer entre ces deux institutions n’apparaît nulle part sur le site du SB Research Group, mais que cela n’a pas empêché les commentateurs, comme Irna et moi-même, de se faire rappeler à l’ordre [5] par le professeur Debertolis pour n’avoir pas compris que « le Polytechnique de Milan est une université prestigieuse » (« non sa che il Politecnico di Milano è una prestigiosa Università ») - sans que par ailleurs le professeur Debertolis précise où Irna, ou qui que ce soit d’autre, aurait supposément fait une telle remarque.

Ce à quoi la description plutôt confuse du SB Research Group semble tendre, c’est à attirer l’attention sur les liens entre quatre des membres fondateurs du groupe - le professeur Debertolis, Valeria Hocza, Lucia Krasovec Lucas, et Sara Acconci - et des institutions d’enseignement supérieur à Milan et Trieste ; mais sans creuser trop profondément dans la nature précise de ces liens, et leur pertinence (ou absence de pertinence) par rapport aux activités du SB Research Group. Et, par l’utilisation peu précise de l’adjectif "universitario" (universitaire), cette description laisse entendre - sans jamais aller jusqu’à l’affirmer ouvertement - qu’il s’agit d’un projet multidisciplinaire établi de façon formelle par plusieurs universités, “progetto universitario multidisciplinare” (comme je l’ai décrit dans ma première lettre à Irna). Cependant, des institutions comme l’Université de Trieste et le Polytechnique de Milan sont-elles réellement susceptibles d’approuver officiellement [6] une opération entraînant des activités telles que celles décrites par Irna ici ?

Il arrive bien sûr fréquemment que des institutions académiques coopèrent entre elles sur des projets de recherche. On peut trouver ici, sur le site du Musée National de Bosnie-Herzégovine, un exemple d’une telle collaboration. Sous le titre "PROJETS SCIENTIFIQUES EN COOPERATION AVEC D’AUTRES INSTITUTIONS" apparaît en effet une référence à un "Projet Culture de Butmir - la population néolithique de Bosnie centrale, en association avec l’Institut Archéologique de Francfort en Allemagne, 2002-2008 (Z. Kujundžić – Vejzagić)". Et, bien sûr, le même projet est référencé et décrit sur le site du Deutsches Archäoligisches Institut [7].

Mais, en dépit des vagues prétentions du SB Research Group à être un “progetto universitario multidisciplinare”, ni le site de l’Université de Trieste ni celui du Polytechnique de Milan n’offrent la moindre mention du groupe lui-même, ni bien sûr de la Fondation des Pyramides de Bosnie.

Ce qui, malgré les commentaires du professeur Debertolis, nous laisse exactement à notre point de départ.

Abacus