Bonjour Nedzad, je n’ai pu vous répondre plus tôt, ayant dû m’absenter quelques jours. Vous semblez bien désireux de connaître mon identité et mes "titres". Ma réponse tiendra en une phrase : pensez-vous que je tienne à faire connaître mon identité à quelqu’un qui, il y a encore quelques mois, me menaçait de mort ? Faut-il que je vous cite des extraits des messages que vous m’avez envoyés, que ce soit sous le nom de "nedroz", sous celui de "rambo", ou sous celui de "pharaondelabosnie" ? Vous semblez revenu à un peu plus de raison et de politesse, ce pourquoi je m’abstiendrai pour le moment de contacter l’administrateur du CHUV, même si votre avant-dernier message est parfois à la limite de l’insulte.
Pour le reste, je vous invite à essayer de parcourir mon site sans parti pris : vous y verrez que l’analyse que je fais des prétentions de M. Osmanagic est le plus souvent factuelle, et aurait pu être faite, à l’exception de la barrière de la langue, par n’importe qui disposant d’un peu de bon sens et de quelques bases solides en géologie et archéologie. Mes propres qualifications n’ont rien à y voir, puisqu’il s’agit de la valeur intrinsèque des arguments de M. Osmanagic.
Quelques remarques sur certains de vos commentaires :
– votre message du 29 septembre me semble empreint d’un anti-intellectualisme de mauvais aloi, bien digne de celui de M. Osmanagic. C’est finalement peut-être ce que je trouve le plus tragique dans cette affaire des "pyramides", tragique pour la Bosnie et son avenir. Lorsqu’un pays, plutôt que de parier sur l’intelligence et l’éducation, se met à l’unisson d’un M. Osmanagic pour traîner ses intellectuels et scientifiques plus bas que terre et bourrer le crâne des enfants de "success-stories" basées sur de la pseudo-science, cela augure mal de la suite...
– pour le fait de ne jamais m’être rendue sur place, je ne m’en cache pas. J’espère en avoir un jour l’occasion, histoire de vérifier certaines choses que la Fondation de M. Osmanagic se garde bien de montrer sur son site web. Reste que, contrairement à ce que vous dites, de nombreux "opposants" se sont rendus sur place, à commencer par les plus qualifiés, c’est-à-dire les archéologues et géologues bosniens, et à ce que je sais aucun d’entre eux n’a pu observer le moindre commencement de preuve des allégations de M. Osmanagic. Par ailleurs, croyez-vous que les archéologues et géologues passent leur temps à se déplacer partout dans le monde pour vérifier sur le terrain les fouilles et travaux de leurs collègues ? C’est tout l’intérêt d’une publication scientifique bien faite : elle doit être suffisamment précise et détaillée pour que n’importe quel collègue puisse apprécier l’intérêt et l’apport scientifique de telle ou telle trouvaille. Que M. Osmanagic se décide à publier un véritable rapport scientifique, un peu plus sérieux que les "rapports" bidons publiés jusqu’ici, et il verra affluer les scientifiques si ses preuves sont si bonnes qu’il le prétend ! Enfin, il est des cas où une photo est amplement suffisante pour juger de la fausseté de ses théories : lorsqu’il s’obstine à présenter un banc de grès comportant un réseau de fractures orthogonales comme un pavement artificiel, ou des ripple-marks évidents comme des sculptures, aucun géologue n’a besoin d’aller sur place pour s’assurer que M. Osmanagic raconte n’importe quoi !
– vous dites : "si un jour il y aura eu des preuves plus tangible concernant l’hypothèse de Dr Osmanagich"... C’est bien là le problème ! On attend toujours ces preuves tangibles...
– vous dites : "lui aussi, investi son temps et surtout son argent pour ce projet". Et ? je veux bien croire qu’il ait investi de l’argent dans ce projet (encore que la Fondation n’ait jamais publié de comptes détaillés), cela en fait-il pour autant un projet sérieux, ou un projet scientifique ? Je pourrais vous citer de nombreux exemples de gens qui ont investi énormément dans des projets absurdes...
– vous dites : "Lorsqu’on défend une hypothèse d’une telle envergure, comme celle de Dr Osmanagich, il faut du temps. Alors laissez-lui du temps avant de s’insurger". A combien estimez-vous le temps nécessaire pour commencer à fournir des résultats qui tiennent la route ? Je vous rappelle que M. Osmanagic a commencé ses premiers "travaux" fin 2005. Je connais certes quelques chantiers de fouilles qui durent 15 ou 20 ans, mais vous verriez la quantité de documentation produite dès les premières années...
Cordialement, Irna