Les protagonistes : Paolo Debertolis
L’enquête d’Eclisseforum.it
Article mis en ligne le 11 octobre 2012

par Simplicio (EclisseForum)

Le principal personnage du groupe SBRG – et le seul dont nous parlerons ici – est le Dr Paolo Debertolis, professeur assistant à l’Université de Trieste.

Son curriculum vitae précise : :
 Né en 1957
 Diplômé de médecine et chirurgie (medicina e chirurgia)
 Spécialiste d’odonto-stomatologie (Odontostomatologia)
 Diplôme de spécialisation en odontologie médico-légale (odontologia e odontoiatria forense)
 Diplômé de droit (scienze giuridiche)
 Il a enseigné dans le département d’Odontologie et Prothèses Dentaires (Odontoiatria e Protesi Dentaria) les cours de clinique odonto-stomatologique (Clinica Odontostomatologica), parodontologie (Parodontologia), pédodontie (Pedodonzia) et pathologie odonto-stomatologique (Patologia Odontostomatologica), cours dont il est également titulaire depuis plusieurs années.
 Il est actuellement co-titulaire du cours de clinique odonto-stomatologique dans le département de Médecine et Chirurgie, pour les sujets liés spécifiquement à la clinique odontologique et stomatologique.
 Il est également titulaire du cours optionnel « Applications médico-légales de la dentisterie et de l’odontologie » (Applicazioni Forensi di Odontoiatria Legale e Odontologia) au sein du département d’Odontologie et Prothèses Dentaires.
 Il a produit depuis 1986 51 publications scientifiques dont 28 en collaboration.

Le site du SBRG indique que depuis quelques années il a étendu ses axes de recherche, en élargissant ses études en archéologie et anthropologie, en connexion avec son enseignement d’Archéologie Dentaire. Pour ce faire, il a entrepris une étude anthropologique en lien avec le tunnel de Ravne et le développement des recherches sur la Civilisation de Visoko.

Dans un article publié récemment sur le site de la fondation des Pyramides de Bosnie, il est présenté comme anthropologue, et lui-même se dit « professeur d’université depuis 24 ans » sur un forum en ligne.

Lorsque nous l’avons contacté par mail pour demander une interview à propos de cet article, il a tout d’abord aimablement consenti à répondre à quelques questions portant sur la présentation de son travail et du groupe SBRG.

Malheureusement, quand nous sommes passés à des questions un peu plus complexes dans le but d’éclaircir quelques points confus de l’affaire des « Pyramides de Bosnie », il a préféré ne pas répondre, nous accusant d’impolitesse.

En particulier nous lui avions demandé, au sujet de son rôle et de ses compétences :

Vous avez affirmé en 2011 être professeur depuis 24 ans, mais sur votre CV il est indiqué que vous êtes assistant chargé de cours (Ricercatore Universitario) à l’Université de Trieste. En outre, parmi vos spécialisations on peut trouver : odonto-stomatologie, odontologie médico-légale, archéologie dentaire et autres ; mais, par exemple dans un des derniers articles publiés sur le site Piramidasunca.ba, vous êtes présenté comme « italijanski antropolog profesor », c’est-à-dire professeur d’anthropologie. Pourriez-vous s’il vous plaît clarifier votre rôle et vos compétences ? Pourriez-vous en outre préciser si vous menez vos recherches sur la vallée de Visoko ès qualités (odontologue spécialisé dans les méthodes médico-légales et l’archéologie, et donc dans l’étude des restes humains), ou bien en tant qu’amateur, et donc comme un simple hobby ? Si vous étudiez des restes humains, pourriez-vous s’il vous plaît nous montrer les documents et images qui témoignent de telles découvertes ?

Sur les dix questions posées dans notre correspondance, c’est la seule pour laquelle nous avons obtenu une réponse maussade dans laquelle il affirme être un professeur associé (professore aggregato), et dans le même temps nie avoir jamais dit être un « professeur d’université depuis 24 ans » (professore universitario di ruolo da 24 anni), comme on peut pourtant le lire sur la capture d’écran suivante, prise ici (le Dr Debertolis écrit sur de nombreux forums sous le pseudo « Pablito ») :

Le post de Pablito avant modification - The Pablito post before the change

« Maintenant, en tant que professeur d’université depuis 24 ans, je pense pouvoir vous donner la garantie d’une approche correcte du problème, mais vous devrez attendre encore car nous n’en sommes qu’au début (le groupe n’a été institué qu’en janvier) et le travail à faire est immense. »

Interrogé à nouveau sur ce point plus tard, il nous a confirmé être seulement un assistant chargé d’un enseignement (ricercatore universitario titolare di un insegnamento), et non un professeur à part entière (professore di ruolo), et il a modifié le post ci-dessus de cette façon :

Le post de Pablito après modification - Pablito’s post after the edit

« Maintenant, en tant que professeur assistant depuis 24 ans, je pense pouvoir vous donner la garantie d’une approche correcte du problème, mais vous devrez attendre encore car nous n’en sommes qu’au début (le groupe n’a été institué qu’en janvier) et le travail à faire est immense. »

Nous prenons acte de la correction, et apprécions qu’il ait reconnu son erreur, même si le repentir nous paraît tardif et, probablement, lié au fait que nous lui avions signalé le problème et l’avions averti de la publication de cet article. Si on se souvient de l’affaire du logo du Polytechnique de Milan évoquée dans l’article précédent, il semble que le Dr Debertolis ait tendance à exagérer en parlant de lui-même et de ses soutiens, commettant des approximations qui ont pour effet de renforcer sa stature d’autorité aux yeux du lecteur distrait.

Cela dit, à notre connaissance, dans toute l’affaire concernant les pyramides de Bosnie et le tunnel de Ravne on n’a jamais retrouvé de restes humains nécessitant l’intervention d’un expert en Odontologie médico-légale spécialisé en archéologie dentaire (un esperto Odontoiatra forense specializzato in archeologia odontoiatrica) comme le Dr Debertolis. On peut donc naturellement supposer que ses activités de recherche sur le site bosnien, fouilles du tunnel de Ravne, étude des supposées pyramides et analyse des sons émis par la pyramide du soleil, tiennent plus du hobby et de la fascination personnelle, en ce sens que ces recherches apparaissent bien éloignées de son domaine de compétence.

Clairement nous ne parlons ici que de ses activités en Bosnie, objet de notre recherche, sans aucunement remettre en question les qualités du Dr Debertolis en ce qui concerne son domaine de compétence, qui n’est pas discuté dans cette série d’articles. D’autres détails sur le personnage sont fournis sur ce lien.

Le Dr Debertolis est le propriétaire du site www.salviamoci2012.it ; il a abordé la question des Pyramides de Bosnie en 2010, avec une visite dont il a tiré une série d’articles publiés sur son site et sur le site catastrophiste Nibiru2012.it.

Le site salviamoci2012.it fait malheureusement actuellement l’objet d’attaques de hackers, dont nous condamnons fermement les actions ; nous avions effectué un téléchargement de l’ensemble du site quelques jours avant que cela n’arrive, aussi nous tenons à informer le Dr Debertolis que s’il a l’intention de le restaurer et ne dispose pas de sauvegarde récente, il peut nous contacter par mail. Le personnel d’Eclisseforum se fera un plaisir de l’aider.

Nous donnons ci-dessous le lien vers le premier épisode de son premier voyage aux « pyramides », publié sur les sites évoqués ci-dessus ; le lecteur intéressé peut nous contacter pour obtenir les liens vers les épisodes suivants s’il ne réussit pas à les trouver.

Nibiru2012 – parte 1
Salviamoci2012 – parte 1

Après la publication de ces articles, le site Nibiru2012.it semble être devenu le site de référence pour la diffusion des articles sur son travail en Bosnie, où le public est informé en continu dans le sujet de discussion Piramidi in Bosnia datate 12000 a.C

Le site en question s’est spécialisé dans la diffusion d’informations sensationnelles et catastrophistes, généralement dénuées de fondement ; de nombreux utilisateurs du forum apprécient les mises à jour sur les « mystères », et gobent les yeux fermés tout ce qui y est rapporté. Tout naturellement, les nouvelles excitantes telles que celles relatives au contexte des pyramides de Bosnie sont acceptées, généralement sans que leurs mérites soient discutés, ce qui crée un environnement favorable aux discussions et développements de type mystérieux ; mais un environnement sans contradicteurs efficaces, et où il est pratiquement impossible d’exposer ses critiques sans encourir une forme ou une autre d’intervention de la modération. Nous ne savons pas si la collaboration entre ce site et le Dr Debertolis se poursuit encore aujourd’hui, ni si la direction du site a jamais exprimé une position officielle sur le sujet ; nous avons interpellé les administrateurs du site en question afin d’en savoir plus, mais ils ont préféré ignorer la question, et n’ont donc ni confirmé ni démenti leur plein appui aux activités de Debertolis. D’autres sources, la lecture complète du sujet de discussion mentionné ci-dessus, et l’expérience directe, suggèrent cependant que le soutien apporté par le site Nibiru2012.it au SBRG est total et inconditionnel.

Une dernière chose à signaler au sujet de l’aptitude à la discussion et au débat est que, à la date du 10 août 2012, suite à notre échange de mails, le Dr Debertolis a ajouté des « mentions légales » (note giuridiche) sur le site du SBRG, mentions qui n’existaient pas auparavant, comme on peut le voir sur les captures d’écran ci-dessous :

Page d’accueil du SBRG le 8 août 2012 - Home SBRG to 08/08/2012
Page d’accueil du SBRG le 12 août 2012 - Home SBRG to 08/12/2012

(Dans le cadre vert au centre de l’image est mise en évidence la modification du texte suite à l’affaire du Polytechnique de Milan, voir l’article précédent.)

Cette manœuvre, en interdisant toute citation du site du SBRG, pouvait apparaître comme une tentative d’empêcher notre équipe d’écrire un article appuyé sur des références précises.

Pour en avoir le cœur net, nous avons donc demandé à Debertolis la permission d’utiliser des extraits de textes et des images présents sur le site, ce qu’il nous a refusé fermement, nous informant que nos articles seraient soumis à un avocat. Nous ne savons pas s’il ira réellement jusque là ; mais naturellement nous l’avons fait nous-mêmes, en demandant plusieurs avis juridiques avant de publier chaque article.

Cette tentative visant à restreindre notre enquête, bien que légitime et partiellement valide, est cependant en même temps maladroite, car la loi garantit que :

le résumé, la citation ou la reproduction de chansons ou de parties d’œuvres à des fins de critique, de discussion et également d’enseignement, sont libres dans les limites justifiées par ces fins et à condition qu’ils ne constituent pas une concurrence à l’utilisation économique de l’œuvre.

Aucune page de « mentions légales » ne peut remplacer la loi. Notre site est en fait à but non lucratif, nous n’utilisons des extraits de ses textes qu’à des fins de critique, et nous n’utilisons pas d’images appartenant au SBRG.

Si l’on revient maintenant aux questions relatives à ses activités d’enseignant, récemment Debertolis a publié sur un forum américain ce document, censé attester du fait que son université serait pleinement informée de son activité, et la soutiendrait totalement.

À la dernière page de ce document, on trouve ce passage :

Le professeur Paolo Debertolis, professeur assistant de l’Unité d’Odontologie et Stomatologie, et spécialiste en Archéologie Dentaire, est membre d’une expédition archéologique en Bosnie, à la « Pyramide du Soleil ». Les résultats obtenus sont d’un grand intérêt, et ont permis de mettre en évidence des structures enterrées liées à des tombes très anciennes, qui seront mises au jour dans un proche avenir.

Il semble qu’il n’ait parlé de son activité que de façon générale, prenant la parole au moment du dernier point de l’ordre du jour dédié aux « questions diverses ». Il n’est fait précisément mention que de la présumée tombe découverte au géoradar, dont nous parlerons par la suite. Il n’est pas fait référence dans le document à des pyramides construites il y a 25 000 ans, ni à des ultrasons provenant de 2 km de profondeur, ni à des entités impalpables appelées SBI, ni à aucun des autres éléments sur lesquels il a travaillé au fil du temps. Par ailleurs il n’aurait pas eu le temps de le faire, ou n’aurait pu le faire que de façon très réductrice, la réunion ayant duré une heure au total et ayant traité auparavant les 16 autres points à l’ordre du jour.

Pour ces raisons ce document paraît insuffisant pour démontrer le plein et entier soutien de l’Université de Trieste à l’activité du Dr Debertolis. Pour éviter toute ambiguïté, il serait intéressant de pouvoir disposer de quelques documents supplémentaires sur le sujet, et nous souhaiterions demander au professeur de la documentation supplémentaire, qui confirmerait de manière indubitable la collaboration de l’Université de Trieste pour ce qui concerne tous les aspects controversés qui sont apparus dans l’affaire des Pyramides de Bosnie. S’il accepte d’accéder à notre requête, nous modifierons cet article en accord avec notre volonté de faire la lumière sur tous les aspects de cette affaire de manière objective.

En conclusion, le tableau qui se dégage fait du professeur Paolo Debertolis, à nos yeux, un personnage controversé mais d’un grand intérêt dans le cadre de l’affaire des Pyramides de Bosnie. En lisant ses déclarations et les discussions auxquelles il a participé, il nous est apparu évident qu’il recherchait la reconnaissance et l’appui des passionnés de mystère, ce qui le porte à exagérer quelque peu, à notre avis, son propre rôle et celui de son entourage. En outre, pour qui a eu la possibilité de lire la correspondance entre le Dr Debertolis et nous-mêmes, correspondance qu’il a jugé bon de publier sans notre autorisation, il est possible d’apprécier sa réticence à accepter la contradiction et les questions épineuses, ce qui le conduit à définir nos questions comme des « ragots ». Il semble préférer les environnements de discussion dans lesquels les critiques sont superficielles, ne reposant pas sur une vérification approfondie, ou absentes. A cet égard il est tout à fait inhabituel qu’un chercheur, impliqué dans une étude scientifique de portée mondiale, décide de confier son journal de recherche à un site du calibre de nibiru2012.it (un nom de mauvais augure), site qui n’a rien de scientifique.

Nous pensons que quelqu’un qui accepte, au cours de son parcours professionnel, d’effectuer des recherches « marginales », doit s’attendre à des critiques importantes et être préparé à répondre avec des preuves aussi efficaces que rigoureuses. Avec tout notre respect, et toutes proportions gardées, l’Histoire est pleine de scientifiques qui ont révolutionné les connaissances scientifiques dans des domaines déterminés, qu’on pense à Galilée ou Einstein ; mais ils ne l’ont pas fait en refusant de répondre aux questions, plutôt en répondant de façon précise et claire. Forts de leur engagement et assurés de la qualité de leurs recherches, ils ont accepté les critiques, du monde scientifique ou non-scientifique, venues de tous les horizons. Si c’est ce que le Pr Debertolis cherche à faire, s’il estime que ses recherches vont révolutionner d’une certaine façon nos connaissances de l’Histoire, nous ne comprenons pas pourquoi il devrait battre en retraite face à la contradiction.

La propension à traiter de « ragots » toutes les questions délicates rend ces questions d’autant plus significatives, leur faisant acquérir un poids plus important. Le refus de répondre à telle ou telle question, le silence et la réticence, renforcent indirectement le doute.

Pour finir, nous tenons à dire que les ragots sont tout à fait autre chose, impliquant l’idée de futilité, et un caractère personnel que nos questions n’avaient absolument pas. Nous ne parlons pas du professeur Debertolis du point de vue de la « personne », mais du point de vue du « personnage public ». Du moment où il a donné des interviews sur les Pyramides sur différents sites et télévisions, il est devenu un personnage public. Et étant un personnage public, il va de soi que l’évaluation et la critique de ses déclarations font partie de l’évolution de cette recherche. Dans ce contexte, les questions sur le fait que ses recherches en Bosnie pourraient avoir débordé au-delà de son domaine de compétence sont elles-mêmes partie intégrante de cette recherche. Il serait évidemment naïf ou de mauvaise foi d’affirmer que nul ne peut s’intéresser à des domaines différents du sien propre, et il n’est pas dans notre intention d’utiliser cet argument. Mais, pour pouvoir faire une évaluation objective lorsqu’on lit certains textes, il est bon de garder à l’esprit et de hiérarchiser correctement toutes les informations.