J’avais prévu de consacrer un article aux nombreux artefacts et surtout pseudo-artefacts trouvés en 2006 et début 2007 par l’équipe de M. Osmanagic, mais Stultita m’a devancée avec deux excellents posts sur le blog en anglais de l’Anti-Pyramid Web Ring (en). Je me contenterai donc d’un bref résumé avec un renvoi sur ces posts.
Commençons par les "vrais" artefacts. Il semble que l’équipe Osmanagic en ait trouvé un certain nombre, mais qui, malheureusement pour eux, n’avaient aucun rapport avec les "pyramides", ce qui fait qu’aucune de ces trouvailles n’a jamais reçu la moindre publicité de la part de la Fondation : pas une seule photo, pas une seule mention nulle part. Comment connaît-on alors l’existence de ces artefacts ? essentiellement par des témoignages de membres de l’équipe ou de volontaires ayant participé aux fouilles (Nancy Gallou, Silvana Cobanov, le Dr Barakat en particulier). Ils sont nombreux à mentionner ainsi telle ou telle trouvaille, jamais confirmée officiellement par la Fondation et dont on perd ensuite toute trace. Stultitia a recensé dans son article "The missing artefacts" (en) toute une série de ces trouvailles : en dehors du squelette mentionné par le rapport de la géologue Ms Nukic (voir ici) et dont M. Osmanagic a reconnu, dans une émission de radio du mois d’avril 2007, avoir perdu la trace sans qu’il ait pu être daté, il s’agit d’outils néolithiques, de fragments de céramiques médiévales, de clous de métal, d’inscriptions peut-être en cyrillique médiéval bosnien, de divers matériaux organiques. En plus des exemples recensés par Stultitia, voici quelques photos trouvées sur le site de la Fondation à la date du 4 mai 2006, et qui ont disparu depuis du site [1] :
Comme le dit Stultitia, toutes ces trouvailles sont cohérentes avec les connaissances sur l’archéologie de la région (présence d’un habitat médiéval assez dense sur les pentes de Visocica, proximité de divers sites néolithiques).
Pourquoi la Fondation n’a-t-elle jamais fait la moindre publicité à ces découvertes, et même, peut-on dire, les a-t-elle cachées ? Probablement parce que non seulement aucune d’entre elles ne peut être reliée en quoi que ce soit aux hypothèses de M. Osmanagic, mais qu’au contraire elles confirment les craintes des archéologues locaux d’atteintes graves à des sites archéologiques réels. Le seul artefact indéniable que la Fondation n’a pas caché, mais a au contraire monté en épingle, est la structure rectangulaire de Plesevica (voir ici), présentée à un moment, avec beaucoup de publicité, comme "l’entrée de la pyramide". On ne sait toujours pas de quoi il s’agit exactement, ni de quelle époque date cette structure [2].
Cependant, la Fondation affirme bien avoir trouvé des artefacts, que ce soit sur les "pyramides" ou dans les tunnels. Pendant toute la saison 2006 ont régulièrement été publiées sur le site officiel des photos de pierres de forme bizarre, généralement sans commentaire : on n’affirmait pas officiellement qu’il s’agissait d’artefacts, mais la mise en valeur de ces pierres sur le site montre qu’on leur accordait une certaine importance. Quelques exemples :
La dernière photo ci-dessus apparaît dans un des textes (bs) "délirants" de Goran Cakic, où la pierre est décrite comme représentant un oiseau gravé, ou peut-être un dinosaure volant...
Une autre de ces pierres, qui apparaît aujourd’hui ainsi :
sur le site de la Fondation, était au 4 septembre 2006 présentée ainsi :
Evidemment, qui dit pyramide dit forcément obélisque !
Signalons également, parmi les bizarreries plus anciennes, cette "pierre travaillée" visible dans le livre de M. Osmanagic :
portant des motifs circulaires que le géologue Paul Heinrich analyse (en) comme étant un exemple de "Liesegang banding" ou "Liesegang rings" naturels, cercles ou bandes colorés dus à la diffusion et à la précipitation d’oxydes de fer.
Donc, durant l’année 2006, la Fondation fait plutôt dans la suggestion, sans jamais affirmer officiellement que ces pierres bizarres sont des artefacts. Par contre, au début de l’année 2007 on va voir apparaître sur le site de la Fondation, et en particulier dans un "rapport" signé de M. Muris Osmanagic (bs) [3] (voir ci-dessous), un véritable festival "d’artefacts" assez extraordinaires. Stultitia a réuni une collection de ces pseudo-artefacts dans cet article (en) ; je vous laisse savourer la "vache monumentale", le "cheval à une dent", le "dragon à trois têtes", le "serpent", ainsi que le "pied humain à deux faces" qui servait, d’après M. Osmanagic Senior, "très probablement d’unité de mesure aux bâtisseurs des pyramides". J’ajouterai à la collection de Stultitia les derniers nés sur le site, le poisson (voir aussi ici) :
et le... euh... bon, je laisse le lecteur trouver un nom tout seul [4] :