Le dentiste, l’architecte, le contremaître et le responsable clientèle...
Article mis en ligne le 13 février 2011

par Irna

Comme l’a noté un de mes correspondants (en), vient de s’ajouter à l’équipe "officielle" de la Fondation une équipe "parallèle" formée d’un mélange de salariés de la Fondation (Mlle Acconci, Amir Susa dit "Zombi") et de "chercheurs indépendants", italiens ou vivant en Italie. La création de cette "équipe parallèle", mentionnée le 21 janvier 2011 (en) sur le site de la Fondation, avait déjà été annoncée par un de ses fondateurs sur son propre site le 12 décembre 2010 au bas de cet article (en) sur le tunnel de Ravne.

Projet universitaire ?

Premier point : comme l’a immédiatement vu Abacus (en), la présentation de cette nouvelle équipe, que ce soit par le site de la Fondation (en) ou par son propre site (en) [1], est plus que tendancieuse. Qu’on en juge : "“SB Research Group” is an inter-university and inter-disciplinary team established by Universities of Trieste and Milan" ("le groupe SB Research est une équipe inter-universitaire et inter-disciplinaire fondée par les Universités de Trieste et de Milan") ; "Sb Research Group is a multidisciplinary university project" et "This research project combines elements of two Italian Universities, Trieste and Milan" ("le groupe SB Research est un projet universitaire multidisciplinaire" et "ce projet de recherche associe des éléments de deux Universités italiennes, Trieste et Milan"). S’il est vrai, comme on le verra plus loin, que ce soi-disant groupe de recherche comporte effectivement deux enseignants du Supérieur, l’un de l’Université de Trieste et l’autre de l’Institut Polytechnique de Milan (et non de l’Université de Milan), ce n’est en aucun cas un "projet universitaire" : il n’est ni fondé, ni encadré, ni validé par aucune des deux Universités, qui en ignorent peut-être même l’existence [2] ; et les enseignants en question n’y participent pas ès qualités, mais en amateurs, et dans des domaines qui n’ont rien à voir avec leur spécialité universitaire.

Un "chercheur indépendant"

Qui sont les membres de cette équipe "parallèle" ? A tout seigneur tout honneur, on commencera par le "chercheur indépendant" Nenad Djurdjevic [3]. Présenté comme un "historien croate vivant en Italie" dans ce document (en) (au bas de la page) [4] ou sur ce forum (it), ou bien comme "Scholar of history, ancient cultures, religion and mythology" sur le site du groupe (en), il est en fait beaucoup plus prosaïquement chargé du service clientèle (en) chez un constructeur de véhicules électriques à Bergame. Cela ne l’empêche bien évidemment pas d’être un historien amateur, mais cela ne lui donne guère de légitimité pour affirmer péremptoirement par exemple que ceci :

ne serait pas (en), contrairement à ce que pensent la totalité des historiens de Bosnie [5], une stèle médiévale...

Nenad Djurdjevic est bien sûr une vieille connaissance des lecteurs de ce site, dont j’ai déjà mentionné plusieurs fois l’implication ancienne dans l’affaire des "pyramides" de Bosnie. Sans avoir jamais été officiellement membre de la Fondation, il est depuis 2006 un promoteur infatigable des théories de M. Osmanagic sur le web. Principal animateur et modérateur, sous le pseudo "Hyperborean", du forum bosnian-pyramid.com en 2006-2008 [6], forum dont les règles interdisaient aux membres de nier l’existence des "pyramides", il s’y est fait remarquer par une modération agressive et peu équilibrée, bannissant facilement les opposants des "pyramides" et les laissant par contre insulter à longueur de page par les pro-pyramides, ou tolérant les délires nauséabonds et antisémites de quelques uns. Il a ensuite fermé son forum fin 2008 [7], et gère dorénavant deux sites aux contenus quasiment identiques : http://www.bosnian-pyramid.org/ et le blog http://bpblognews.blogspot.com/, tout en se multipliant, toujours sous le nom d’Hyperborean, sur les forums italiens et anglophones.

On ne peut pas dire que M. Djurdjevic se caractérise par l’honnêteté parfaite de sa démarche. Déjà du temps du défunt forum bosnian-pyramid.com, le blogueur et anthropologue Afarensis (en) l’avait pris la main dans le sac à caviarder une citation (en) d’un de ses posts ; et j’avais moi-même noté dans cet article (voir la mise à jour du 15 août) des traductions, surprenantes de la part d’un homme dont le bosnien est la langue natale, et dont le moins qu’on puisse dire est qu’elles travestissaient totalement la position des personnes citées. M. Djurdjevic vient de donner récemment deux nouveaux exemples de cette intégrité intellectuelle.

Des conséquences tragiques d’un poisson d’avril

Pour le premier exemple, il va falloir remonter un peu dans le passé. J’avais commis, pour le 1er avril 2007, un modeste "poisson" où je m’étais amusée à faire croire à la découverte, sur une des "pyramides", d’un trésor archéologique formé de gravures et sculptures... de poissons ! L’article, illustré de photos tout à fait réelles mais n’ayant rien à voir avec la Bosnie (gravures d’Alta en Norvège et de l’Abri du Poisson en France, divers artefacts paléolithiques français), était bien sûr parsemé de clins d’oeil plus ou moins évidents qui ne devaient laisser aucun doute, passés les deux ou trois premiers paragraphes, sur la volonté parodique de l’auteur. J’étais loin d’imaginer que certains internautes crédules, ou à moitié illettrés, prendraient cette pochade au sérieux ; c’est pourtant le cas, par exemple sur ce forum, ou sur ce site (bs), où l’auteur, au détour d’un article sur M. Ahmed Bosnic, reprend texto mes pseudo-informations et les photos allant avec !

Là où cela devient très drôle, c’est lorsque M. Djurdjevic, invité, à titre d’expert sur les pyramides de Bosnie, à répondre aux questions (it) des visiteurs sur un site ufologique italien, indique, à l’occasion d’un commentaire (it) qu’ont été trouvés à proximité des "pyramides" des éléments "d’art rupestre décrivant des hommes pêchant dans un bateau" ainsi que "des peintures et artefacts en forme de diverses espèces de poissons aujourd’hui inconnues" ("Sono state scoperte delle arti rupestri che raffigurano uomini in barca che vanno a pesca, raffigurazioni e manufatti a forma di diverse specie di pesce oggi sconosciute"). A un participant du forum qui lui demande (it) s’il existe des photos de ces "poissons inconnus" ou si tout cela est encore top secret, il donne un lien (it) vers un des sites (bs) mentionnés plus haut qui ont repris mes "poissons d’avril", en précisant que "quelques photos des découvertes sur la pêche préhistorique" peuvent y être vues, et que par ailleurs "le matériel est encore aux mains des experts pour analyse" ("Alcune fotografie riguardanti le scoperte fatte a Visoko in merito di pesca preistorica possono essere consultate in anteprima al seguente link : http://sanela.info/ext/wp/sanela/2009/bosanske-piramide-iz-ugla-ahmeda-bosnia. I materiali comunque, sono ancora sotto esame e al vaglio degli esperti").

Qu’un internaute peu familier de l’affaire des "pyramides" puisse confondre mes poissons paléolithiques français avec des trouvailles de M. Osmanagic, passe encore ; mais M. Djurdjevic, lui, connaît parfaitement les "artefacts" trouvés par la Fondation, et sait très bien qu’aucun de ces poissons ne vient de Visoko. Il le sait d’autant mieux qu’il a déjà vu mon texte sur les "pêcheurs de la pyramide", qui avait à l’époque été copié/collé par quelqu’un sur son forum, ce qui l’avait mis dans une colère noire (voir cet article où toute l’histoire est racontée avec des copies d’écran des pages aujourd’hui disparues du forum). On peut essayer de laisser à M. Djurdjevic le bénéfice du doute, et penser qu’il avait oublié cette histoire survenue trois ans auparavant ; mais quand un lecteur le renvoie à cette affaire de poisson d’avril, va-t-il s’excuser de la confusion et rectifier ? Non, il répond (it) par un long message incohérent et agressif, s’étendant sur les ravages causés selon lui par les archéologues "officiels" sur divers sites de la région, ce qui n’a bien sûr aucun rapport avec le fait qu’il venait de présenter une soi-disant découverte dont il savait pertinemment qu’elle n’avait jamais eu lieu. La tactique est d’ailleurs très classique chez M. Djurdjevic, dès qu’il se sent en difficulté sur un point dans une discussion il dévie immédiatement l’échange vers un autre sujet sur lequel il pense pouvoir attaquer.

Tvrtko/Etienne I/III de Bosnie/Hongrie

Un dernier exemple des procédés de M. Djurdjevic est donné par l’utilisation de l’enluminure ci-dessous :

Cette enluminure apparaît brièvement au cours de l’émission réalisée par une télévision espagnole évoquée ici (début de la 3ème partie) et diffusée en octobre 2010. M. Djurdjevic reprend cette miniature sur son site, son blog et divers forums, en l’annonçant (en) comme une représentation du couronnement d’un roi de Bosnie au XIIIème siècle. L’intention est évidente : si un manuscrit médiéval bosnien représente la pyramide, cela devrait renforcer l’hypothèse de son existence. M. Djurdjevic va même jusqu’à émettre des hypothèses sur le roi en question, supposant (it) qu’il pourrait s’agit de Tvrtko Ier, couronné en 1377 près de Visoko, ce qui repousserait la date du manuscrit au XIVème siècle.

Pas de chance : l’enluminure en question n’a rien à voir avec la Bosnie, ni avec Tvrtko Ier, ni avec Visoko ! Elle provient d’un manuscrit très connu du XIVème siècle appelé Képes Krónika (hu) ou Chronica Picta, qui retrace l’histoire du royaume de Hongrie, et la scène représentée est celle du couronnement, en 1162, du roi Etienne III de Hongrie qui eut lieu, comme tous les couronnements des rois hongrois jusqu’au XVIème siècle, à Székesfehérvár. La pyramide à l’arrière-plan n’a donc rien à voir avec celles de M. Osmanagic, ni avec aucune montagne réelle : on trouve de nombreux autres exemples dans cette chronique hongroise de représentations stylisées de montagnes aux formes plus ou moins pyramidales :

Le lecteur curieux pourra consulter l’intégralité du manuscrit par ce lien (attention, fichier pdf très lourd ; l’enluminure ci-dessus se trouve à la page 54, et la scène du couronnement d’Etienne III page 121).

Cette origine hongroise de l’enluminure, M. Djurdjevic pouvait difficilement l’ignorer : cette même miniature avait en effet fait l’objet, avec deux autres, d’une publication sur le site de la Fondation (en) en juin 2010, soit moins de cinq mois auparavant, accompagnée d’un courrier d’un ingénieur hongrois qui en mentionnait l’origine. De plus, un lecteur attentif et informé s’empresse de lui signaler (it) son "erreur" sur divers forums (it). Là encore, M. Djurdjevic va-t-il s’excuser, corriger cette fausse attribution ? Non, après avoir vaguement tenté d’argumenter (it) sur le fait que la Bosnie était à cette époque intégrée dans le royaume de Hongrie, et sur la soi-disant symbolique (it) de l’image, il se contente de modifier ses articles pour ôter toute référence à un quelconque roi de Bosnie, et se garde bien d’aller corriger sa présentation de la miniature sur les forums où il l’a mentionnée : par exemple aucune intervention de sa part à ce sujet dans les jours et les semaines qui suivent ce post (en), laissant donc les lecteurs anglophones convaincus de l’existence d’un "codex bosnien" représentant la pyramide de Visoko...

Le dentiste et 2012

L’autre membre très actif du "SB Research Group", et probablement son fondateur, est un certain Paolo Debertolis, dentiste de son état bien qu’il se présente facilement comme "anthropologue" (en). M. Debertolis, à la différence de beaucoup d’autres "pyramidomanes", dispose d’un curriculum scientifique sérieux, puisqu’il est spécialiste en odontostomatologie (it) et chercheur (it) à la Faculté de Médecine et de Chirurgie de l’Université de Trieste. Il use d’ailleurs largement de cette position universitaire, soit en utilisant, comme vu plus haut, le nom et le logo de l’Université de Trieste sur le site et les documents du "groupe de recherche", soit en ayant recours à l’argument d’autorité (it) : "Ora, come professore universitario di ruolo da 24 anni credo di poterti dare la sicurezza di un giusto approccio al problema" : "Etant professeur à l’Université depuis 24 ans je pense que je peux vous donner l’assurance d’une approche correcte du problème". Reste qu’on voit mal, quelles que soient ses compétences en odontologie et chirurgie maxillo-faciale, en quoi cette expérience de 24 ans lui donnerait la moindre autorité en matière de géologie ou archéologie [8]. De même, l’étiquette "d’anthropologue" qu’il s’attribue régulièrement me paraît très discutable : il revendique (en) une "chaire d’archéologie dentaire" à l’Université de Trieste ("He holds the Chair of Legal Dentistry, Odontology and Dental Archaeology") ; s’il est bien chargé d’un cours d’odontologie médico-légale (it), l’examen du détail de son enseignement montre que ce cours est essentiellement axé sur les aspects réglementaires, juridiques et judiciaires, et que l’odontologie appliquée à l’archéologie n’y occupe qu’une place assez secondaire. Et puis, autant que je sache, M. Osmanagic n’a encore annoncé la découverte d’aucun reste humain que notre anthropologue pourrait étudier... Il est vrai qu’un "groupe de recherche" composé d’un "historien croate" et d’un "anthropologue italien" paraît autrement plus crédible que si l’on ne mentionne qu’un odontostomatologue et un responsable de service clientèle...

Reste que le professeur Debertolis peut effectivement se prévaloir d’une formation scientifique poussée ; il est donc d’autant plus étonnant de voir qu’en dehors de son activité professionnelle et des "pyramides" de Bosnie son principal centre d’intérêt semble être l’année 2012 et les diverses théories et prophéties s’y rapportant. Il y consacre en effet un site (it) [9] intitulé "sauvons-nous nous-mêmes en 2012", accompagné d’un forum (ancien (it) et nouveau (it) forum) sur lequel il intervient sous le pseudo "Pablito", pseudo également utilisé sur divers autres forums consacrés à 2012 comme ce "nibiru2012" (it). Même si M. Debertolis prétend étudier le phénomène 2012 d’un point de vue "neutre" et non catastrophiste (it), il est clair qu’il croit dur comme fer qu’il va se passer quelque chose d’important en 2012 et qu’il faut s’y préparer (it). On retrouve sous la plume de "Pablito", à peine enrobées d’un vernis scientifique, les mêmes idées et erreurs que sur tous les forums consacrés à 2012 : théories depuis longtemps réfutées de Charles Hapgood, incompréhensions et erreurs d’interprétation des calendriers et "prophéties" mayas [10], multiplication (en) des catastrophes naturelles...

Par ailleurs, même si, comme d’habitude, M. Debertolis prétend adopter une stricte neutralité scientifique, il n’hésite pas à mettre en avant à propos des "pyramides" des "phénomènes" dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ressortent plutôt de la pseudo-science : "courants telluriques" et réseaux Hartmann, pierres aux pouvoirs thaumaturgiques, mystérieuses entités de brouillard... voir par exemple ce compte-rendu (en) (version italienne) d’une visite du tunnel de Ravne. Plus globalement, M. Debertolis semble quelque peu oublier son esprit scientifique et critique dès qu’il s’agit des "pyramides" de Bosnie ; il admet sans le moindre recul les affirmations non étayées de M. Osmanagic sur la nature artificielle des matériaux composant les "pyramides", les parois et les "monolithes" du tunnel de Ravne, et refuse (it) même de se poser la question de la nature des "pyramides" ("Quindi per me la prova definitiva dell’esistenza di piramidi in Bosnia è un problema ormai superato"), sans qu’on sache sur quels arguments repose cette conviction.

De plus, les réactions de M. Debertolis quand il est confronté à un contradicteur sont bien celles de tous les pseudo-scientifiques ; le forum "nibiru2012" en donne récemment un exemple, lorsqu’un des participants au fil de discussion, "Schweinsteiger" commence à poser très poliment une série de questions. Il essaie tout d’abord d’en savoir un peu plus sur les éléments qui ont convaincu le professeur Debertolis de l’artificialité des pyramides, et s’étonne de l’absence de rapports sur les éléments clés de la théorie de M. Osmanagic, en particulier sur les éléments précis censés permettre d’exclure une origine naturelle tant des pyramides que de leur matériau. "Pablito" commence par répondre (it)... qu’il répondra plus tard ; puis il précise (it) qu’il ne peut rien dire en ce qui concerne la documentation produite par la Fondation de M. Osmanagic dont il ne fait pas partie ; reste qu’il ne répond aucunement à la question de base : comment, à partir de quelle documentation, s’est-il lui-même assuré de la nature artificielle des "pyramides" ? Son interlocuteur le relance (it) alors, toujours aussi poliment, sur sa théorie concernant la construction du tunnel de Ravne : en effet, M. Debertolis considère [11] que les tunnels n’ont pas été creusés dans de la roche, mais construits à l’air libre en béton puis recouverts de 20 mètres de terre. "Schweinsteiger" lui pose la question évidente : y a-t-il eu une étude stratigraphique des couches qui surmontent le tunnel ? Une telle étude permettrait en effet de démontrer ou d’invalider avec certitude la théorie de M. Debertolis, la différence entre une stratigraphie "naturelle" où l’on retrouve la même succession de couches que dans la région environnante, et un amas de terre "rapportée", devant sauter aux yeux de n’importe quel géologue - sauf, peut-être, du géologue officiel de la Fondation... La réponse (it) [12] de "Pablito" cherche visiblement à noyer le poisson : il s’étend sur la structure alvéolaire des tunnels, émet des suppositions sur leur fonction, et finit par admettre que la stratigraphie des couches sus-jacentes ne l’intéresse que très modérément. Comme le remarque (it) "Schweinsteiger", M. Debertolis et ses amis fonctionnent sur des impressions, des "apparences", des ressemblances, et ne cherchent visiblement pas à tenir compte des données factuelles... Finalement, comme les questions de son interlocuteur se font de plus en plus précises, M. Debertolis finit par se draper dans sa dignité offensée et annonce (it) qu’il quitte la discussion, en faisant appel aux modérateurs pour qu’ils ramènent "l’ordre" face aux critiques, qualifiés de "provocateurs"...

Comparses

Le reste du "SB Research Group" (en) est beaucoup moins "intéressant" que "l’historien" et "l’anthropologue" : les autres membres du groupe semblent beaucoup moins actifs, et participent peu ou pas aux forums et blogs des deux "leaders". On y trouve, en dehors de Sara Acconci déjà évoquée, un photographe, Andrea Venturini, qui joue les seconds couteaux (it) sur le forum nibiru2012 ; une architecte, Lucia Krasovec Lucas, qui enseigne, non pas à l’Université de Milan, comme annoncé sur le site de la Fondation, mais à l’Institut Polytechnique de Milan (it), ainsi qu’à l’Université de Trieste (it) ; l’assistante hongroise du professeur Debertolis, Valeria Hocza, qui n’est jamais mentionnée sur internet dans un autre contexte que celui des "pyramides" de Bosnie ; divers consultants (instrumentation, relations publiques)... On y trouve également, pour finir, le "contremaître" Amir Susa, dit "Zombi", qui est également salarié de la Fondation de M. Osmanagic, pour laquelle il assure le rôle de "responsable des fouilles". Amir Susa, originaire de Visoko, gestionnaire d’une maison d’hôtes (bs) située dans la montagne près du village de Gorani, est un personnage "incontournable" de l’affaire des pyramides. Il participe aux travaux de la Fondation depuis le tout début, et est probablement le plus fervent partisan de M. Osmanagic et de ses pyramides [13]. Sans aucune compétence particulière en matière d’archéologie, il consacre sa vie depuis 2006 à creuser dans tous les recoins des "pyramides", le tout sans méthode et sans aucun contrôle scientifique, d’après les quelques archéologues qui sont passés par la Fondation. Il est en effet mentionné dans diverses interviews données en janvier 2008 au magazine BHDani par d’anciens collaborateurs de la Fondation comme celui qui "est en train de faire un sondage clandestin", et tous les archéologues présents sur le terrain ont eu à se plaindre de lui : "[J’ai] catégoriquement protesté contre le fait qu’Amir Susa Zombi soit autorisé à tripoter, creuser, fouiller littéralement un peu partout...", "le responsable pour la colline de la Lune était en train de fouiller depuis le matin" [sans consulter l’archéologue responsable], "Sur la pyramide de la Lune je ne sais toujours pas combien de sondages ont été ouverts, du fait de la façon dont travaillent, non seulement le président du Comité Directeur, mais aussi la personne actuellement responsable de la conduite de ces travaux"... Aujourd’hui "responsable technique des fouilles", "Zombi" ne doit plus être gêné par ces empêcheurs de creuser en rond ; et sa participation au "SB Research Groupe" doit probablement ouvrir de nouveaux champs à son "activité" !

Au total, on ne peut pas dire que cette "deuxième équipe" soit beaucoup plus sérieuse que la première - peut-être même moins, car au moins celle-là disposait de quelques étudiants en archéologie venus passer une partie de leurs vacances à Visoko. La question qu’on peut se poser en conclusion, c’est celle de la position de Sara Acconci, la seule archéologue professionnelle, malgré sa jeunesse, des deux équipes. Sa participation au "SB Research Group" m’interroge : est-elle dupe ? pense-t-elle véritablement s’être entourée "d’experts", comme elle semble le déclarer dans cette série d’interviews (it) ?